Le sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) s’est tenu récemment à Yaoundé, capitale du Cameroun. Ce rendez-vous crucial a permis aux chefs d’État de la sous-région de discuter des défis économiques majeurs auxquels leurs pays font face, tout en définissant des priorités stratégiques pour les surmonter.
Une économie régionale sous pression
Les discussions ont mis en lumière une situation économique préoccupante marquée par la baisse des réserves de change et une croissance régionale insuffisante. Le président camerounais, Paul Biya, a lancé un appel à l’action urgente pour inverser cette tendance.
« Nos avoirs extérieurs nets se sont considérablement réduits. Cette situation exige des mesures immédiates pour éviter une détérioration supplémentaire de notre économie », a-t-il déclaré dans son discours inaugural.
Réformes prioritaires pour la stabilité
Les chefs d’État ont convenu de renforcer la consolidation budgétaire, d’adopter une politique d’endettement plus rigoureuse et de mieux gérer les revenus issus des ressources pétrolières. Ces réformes structurelles visent à garantir la résilience de l’économie régionale et à stabiliser les finances publiques.
« Il est impératif d’éviter des conséquences désastreuses pour nos économies et pour l’ensemble de la sous-région », a insisté Paul Biya.
Le rôle du soutien international
Le communiqué final appelle également à un appui renforcé des partenaires internationaux pour accompagner les efforts de transformation économique. Les dirigeants de la CEMAC ont souligné l’importance d’une coopération accrue dans la gestion des nombreux chocs qui ont frappé la région, tels que les fluctuations des cours des matières premières, les crises sécuritaires, sanitaires et climatiques.
Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a salué les progrès réalisés par la région malgré ces défis. « Notre communauté a su maintenir sa résilience, doublant le niveau des réserves de change et consolidant une croissance économique à 2,7 % en 2024, contre 1,1 % en 2016, grâce à la mise en œuvre de réformes majeures », a-t-il affirmé.
Une vision commune pour l’avenir
Les dirigeants de la CEMAC, représentant le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, se sont engagés à poursuivre leurs efforts collectifs pour relever les défis économiques actuels et bâtir une base solide pour une croissance durable.
En renforçant leurs politiques économiques et en appelant à une collaboration internationale, les États membres de la CEMAC espèrent éviter une crise majeure et assurer un avenir prospère pour la sous-région.