
Pour la première fois dans l’histoire parlementaire du Sénégal, l’opposition a décidé de boycotter la séance de questions d’actualité présidée par le Premier ministre Ousmane Sonko. Initialement prévue pour ce jeudi 10 avril, la plénière a été reportée à lundi, en l’absence des 35 députés de l’opposition. Ces derniers dénoncent des dysfonctionnements au sein de l’Assemblée nationale.
Une décision historique
Mercredi 9 avril, l’opposition parlementaire a annoncé son intention de boycotter la séance, une décision sans précédent dans le paysage politique sénégalais. Les députés de l’opposition accusent le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, de violations répétées du règlement intérieur et d’une attitude méprisante à leur égard.
Des tensions croissantes
Thierno Alassane Sall, député non inscrit, a critiqué l’attitude du président de l’Assemblée nationale, la qualifiant de « jamais vue » et appelant El Malick Ndiaye à se ressaisir. « Nous demandons au président de l’Assemblée nationale de se débarrasser de ses habits de militant pour être à la hauteur de son rôle », a-t-il déclaré.
Aïssata Tall Sall, chef du groupe parlementaire de l’ex-président Macky Sall, a également exprimé ses préoccupations, estimant que l’Assemblée nationale est devenue une simple chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif, trois mois seulement après son installation.
Un boycott symbolique
Les députés de l’opposition ont promis de lever leur boycott dès que l’activité parlementaire et l’adoption de nouvelles lois reprendront. Cependant, pour la séance d’information du Premier ministre prévue lundi, les sièges de l’opposition resteront vides.
Recours devant le Conseil constitutionnel
Parallèlement, 23 députés de l’opposition ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel pour demander l’annulation de la loi d’amnistie révisée, adoptée la semaine dernière. Cette démarche illustre la détermination de l’opposition à contester ce qu’elle considère comme des abus de pouvoir.
Cette crise parlementaire intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes au Sénégal, où l’opposition cherche à se faire entendre face à un pouvoir exécutif qu’elle juge de plus en plus autoritaire.