ActualitéPolitique

Mort de Jean-Marie Le Pen : Marine Le Pen n’a toujours pas fait de déclaration

La disparition de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national (devenu Rassemblement national), a suscité une avalanche de réactions dans la sphère politique française. Pourtant, au lendemain de cette annonce, Marine Le Pen, sa fille et actuelle figure de proue du RN, demeure silencieuse.

Une annonce en pleine commémoration

C’est le 7 janvier 2025, alors que la France rendait hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, que la famille Le Pen a appris la disparition de Jean-Marie Le Pen. Ce décès, annoncé à l’AFP, est survenu à un moment symbolique, renforçant son impact médiatique.

Marine Le Pen, qui se trouvait en escale à Nairobi lors de l’annonce, aurait été profondément bouleversée en apprenant la nouvelle. Selon des témoins présents à bord, elle s’est isolée dans le cockpit de l’avion pour passer plusieurs appels. À son arrivée à Paris, ses yeux rougis et son absence de déclaration ont immédiatement attiré l’attention.

Mort de Jean-Marie Le Pen : Marine Le Pen a appris la mort de son père dans  son avion retour vers Paris - ici

Les réactions politiques

Un hommage mesuré de l’Élysée

L’Élysée a rapidement réagi, qualifiant Jean-Marie Le Pen de « figure historique de l’extrême-droite française » qui a « marqué la vie publique pendant près de soixante-dix ans » et qui « relève désormais du jugement de l’Histoire ».

Le RN salue une figure controversée

Le Rassemblement national, par la voix de son président Jordan Bardella, a salué un « emblématique défenseur des peuples ». Dans un communiqué, le parti reconnaît que Jean-Marie Le Pen a incarné des valeurs qui ont souvent divisé, mais qui ont également fédéré une frange de la population. Jordan Bardella a évoqué son engagement militaire en Indochine et en Algérie, une référence qui, bien qu’historique, n’est pas sans controverse.

Un hommage critiqué à droite

Éric Ciotti, désormais allié du RN, a qualifié Jean-Marie Le Pen d’« homme complexe » au patriotisme sincère, tandis que François Bayrou, dans un message conciliant, a salué un « combattant » de la scène politique. Ces propos, jugés trop élogieux par la gauche, ont suscité l’indignation.

La gauche unanime dans la condamnation

Les réactions à gauche ont été particulièrement virulentes. Jean-Luc Mélenchon a rappelé que « le combat contre l’homme est fini, mais celui contre la haine continue », tandis que d’autres figures, comme l’écologiste Mélanie Vogel et le socialiste Arthur Delaporte, ont dénoncé le lourd héritage de xénophobie et d’antisémitisme laissé par Jean-Marie Le Pen.

Marine et Jean-Marie Le Pen se volent mutuellement la vedette - l'Opinion

Un silence qui interroge

Alors que les hommages et critiques affluent, le silence de Marine Le Pen intrigue. Ce retrait médiatique contraste avec la profusion de réactions au sein de son propre parti. Certains y voient un choix stratégique, tandis que d’autres y perçoivent un choc personnel profond.

Les jours à venir pourraient éclairer la position de Marine Le Pen, confrontée aujourd’hui à une situation délicate : gérer la disparition de son père tout en préservant l’image de son parti, souvent embarrassé par l’héritage controversé du patriarche. Pour rappel, Marine Le Pen et son père avaient finalement réussi à se réconcilier après l’épineux conflit au sein du Front National, conflit qui l’avait obligée à exclure son géniteur du parti. Le fondateur du Front National l’avait d’ailleurs soutenue lors de la dernière élection présidentielle.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page