En pleine effervescence politique à l’approche des prochaines élections, le ministre de l’Immigration canadien a annoncé, mercredi 13 novembre, sa décision de ne pas soutenir un plan de régularisation massive des sans-papiers, jetant ainsi un froid sur l’une des promesses emblématiques de Justin Trudeau. Cette déclaration marque un tournant important dans la politique migratoire du gouvernement canadien, posant la question de l’avenir des milliers de migrants en situation irrégulière au Canada.
C’est une annonce qui sonne comme un coup de massue pour les sans papiers au Canada. Le gouvernement fédéral vient de fermer la porte à une régulation massive. Pourtant lors de sa dernière campagne électorale, le Premier ministre Justin Trudeau s’était engagé à offrir une voie de régularisation pour les personnes sans-papiers. Ce projet, qui visait à assurer la sécurité et la dignité des travailleurs et des familles vivant dans l’ombre, avait reçu un soutien considérable parmi les partisans de Trudeau, mais également des critiques de la part de l’opposition et de certains milieux conservateurs.
Toutefois, malgré des attentes grandissantes, le ministre de l’Immigration a expliqué qu’une telle mesure serait difficile à mettre en œuvre dans un contexte économique fragile et une crise du logement persistante. Selon lui, une régularisation massive risquerait de compromettre les ressources d’accueil et de soutenir un système migratoire déjà sous pression.
Le poids des opposants et des réalités politiques
Si l’idée de régulariser les sans-papiers bénéficie d’un large soutien parmi les associations de défense des droits humains et certains partis politiques, le ministre semble également répondre aux préoccupations des Canadiens inquiets de l’impact potentiel d’une telle mesure sur le marché du travail et les services sociaux. L’opposition politique, notamment les partis conservateurs, n’a cessé de critiquer la politique migratoire jugée « trop permissive » du gouvernement actuel, arguant qu’elle pourrait accentuer les difficultés pour les Canadiens les plus précaires.
Les conséquences pour les sans-papiers : un avenir incertain
Pour les milliers de sans-papiers espérant une régularisation de leur statut, l’annonce de mercredi est un coup dur. Beaucoup d’entre eux travaillent dans des secteurs essentiels, comme l’agriculture, la construction et les services, contribuant à l’économie canadienne tout en restant en marge de la société en raison de leur statut. Les défenseurs des droits des migrants soulignent que ces travailleurs sans-papiers, souvent dans des situations de précarité extrême, méritent la reconnaissance de leurs contributions et une voie légale pour s’intégrer pleinement à la société canadienne.
Une promesse non tenue qui pourrait coûter cher électoralement
Cette volte-face pourrait affaiblir le soutien envers Justin Trudeau auprès de certains segments de l’électorat, notamment les communautés issues de l’immigration et les organisations progressistes. À quelques mois des élections, le Premier ministre et son équipe de campagne devront redoubler d’efforts pour convaincre que cette promesse, même si elle n’est pas tenue aujourd’hui, reste une priorité à long terme pour un Canada inclusif.