Les contrôles ont été renforcés autour de la préfecture du Wouri pour empêcher la manifestation dénommée « Lundi en noir », projetée le 16 décembre 2024 à l’esplanade de la préfecture de Douala, par les membres du Réseau des droits humains en Afrique centrale (Redhac).
Le préfet du Wouri Sylyac Marie Mvogo a signé un arrêté le 14 décembre dernier, dans lequel il interdit tout attroupement et / ou regroupement, tout mouvement d’humeur et toute autre manifestation publique non déclarée, qui ne » seront pas tolérés le jour dit sur toute l’étendue du département du Wouri ». Une décision de l’autorité administrative qui est fondée, « en réaction à la circulation des tracts sur les réseaux sociaux appelant les défenseurs des causes homosexuelles et tous autres sympathisants de ladite organisation à prendre part à une manifestation » citée ci-haut.
Sylyac Marie Mvogo annonce que des fouilles systématiques des véhicules et autres engins, des contrôles intensifs des personnes, des engins et /ou matériels roulants seront organisés du 15 au 17 décembre 2024. Il précise que « tout contrevenant à la présente mesure s’expose aux sanctions prévues par la règlementation en vigueur ».
Cette interdiction survient à la suite d’une double convocation de Me Alice Nkom par le préfet. Lors de la première convocation le 10 décembre dernier, au lendemain de sa brise des scellés apposés par le sous-préfet de Douala 1ᵉʳ au siège du Redhac, Me Alice Nkom avait servi une lettre au préfet pour l’informer de son empêchement.
Dans une mise au point, l’autorité administrative a convoqué, pour une seconde et dernière fois, la PCA du Redhac à ses services le 16 décembre 2024 « pour nous expliquer les raisons de votre attitude aussi grossièrement blâmable ». Me Alice Nkom avait brisé les scellés de son organisation après la suspension par les autorités des activités de cette ONG qui lutte pour la protection des droits de l’Homme. Pour justifier son acte, l’avocate a indiqué que cette suspension est « fallacieuse » « illégale » et « contre toute logique ».
Le 6 décembre dernier, Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale, a pris la décision de suspendre le Redhac pour une durée de trois mois pour « financements illicites et exorbitants en inadéquation avec le profil de l’activité, activités de nature à porter atteinte à l’intégrité du système financier national ». À la suite de cette décision qui concerne six Organisations de la société civile (OSC), pas moins de 57 organisations et personnalités de la société civile camerounaise ont marqué leur désaccord, en disant « Non à la restriction de nos libertés fondamentales », et « pas de suspension des OSC ».