Environ 55 000 employés de Postes Canada, en grève depuis près d’un mois, seront de retour au travail mardi prochain.
Après deux journées d’audiences intenses, le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) a tranché dimanche soir en déclarant que les négociations entre les deux parties étaient dans une impasse. Le CCRI a ainsi ordonné une reprise progressive des activités postales à partir du 17 décembre à 8 h.
Dans un communiqué, Postes Canada a indiqué avoir proposé une hausse salariale de 5 %, incluse dans leur dernière offre globale. « Cette augmentation sera appliquée rétroactivement au lendemain de la fin des conventions collectives expirées », précise la société d’État.
Une intervention gouvernementale décisive
Le ministre du Travail, Steven MacKinnon, avait sollicité l’intervention du CCRI le 13 décembre, estimant que le conflit ne trouverait pas de solution avant la fin de l’année. Suite à cette requête, des audiences ont eu lieu durant le week-end, réunissant Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP).
Les conventions collectives, qui liaient les deux parties, sont venues à échéance le 31 décembre 2023 pour les Factrices et facteurs ruraux et suburbains (FFRS) et le 31 janvier 2024 pour le secteur urbain.
Les réactions demeurent partagées
Le syndicat n’a pas encore commenté la décision d’imposer une reprise des activités. Toutefois, dans un communiqué publié vendredi, il dénonçait une « tendance alarmante » du gouvernement à intervenir au profit des employeurs, reprochant un manque de bonne foi dans les négociations.
Pendant ce temps, les entreprises et les particuliers, confrontés à d’importants défis logistiques en pleine période des Fêtes, ont accueilli favorablement cette décision.
Un recours exceptionnel au Code du travail
Ottawa a invoqué l’article 107 du Code du travail pour émettre cette directive. Le gouvernement avait déjà utilisé ce mécanisme pour résoudre d’autres conflits dans les secteurs ferroviaires et portuaires plus tôt dans l’année. Cependant, cette fois, le ministre MacKinnon a cherché à éviter un arbitrage obligatoire, optant pour une approche qualifiée de « solution créative ».
« Les positions se sont durcies. Il est clair que nous sommes dans une impasse totale. Nous avons besoin d’un temps d’arrêt pour reprendre le dialogue », a affirmé le ministre vendredi.
Alors que la reprise des activités est attendue avec impatience, les défis logistiques pour rattraper les retards accumulés seront nombreux. La période à venir s’annonce déterminante pour Postes Canada et ses employés.