Le gouvernement canadien a annoncé, ce mardi, une série de nouvelles sanctions économiques visant des fonctionnaires chinois et des ressortissants russes. Ces mesures, selon Ottawa, répondent à des violations graves des droits de la personne commises par ces individus.
Huit responsables chinois sanctionnés
Huit fonctionnaires chinois, anciens ou en poste, sont désormais sur la liste noire d’Affaires mondiales Canada. Ces sanctions répondent à la répression exercée par Pékin contre des minorités ethniques et religieuses, notamment les Ouïghours, les Tibétains et les adeptes du mouvement spirituel Falun Gong.
Le gouvernement canadien accuse la Chine d’avoir détenu arbitrairement plus d’un million de personnes dans la région autonome du Xinjiang depuis 2017. Beaucoup d’entre elles auraient subi des violences physiques, psychologiques et sexuelles dans des camps d’internement. Le communiqué d’Ottawa rappelle également les violations des droits des Tibétains, réduits au travail forcé, et critique la répression du Falun Gong qui dure depuis 1999.
Ces nouvelles mesures s’inscrivent dans la continuité des sanctions imposées en 2021 par le Canada, en collaboration avec d’autres pays occidentaux, contre des responsables chinois impliqués dans la persécution des Ouïghours.
Neuf Russes ajoutés à la liste noire
Par ailleurs, neuf ressortissants russes ont été sanctionnés pour leur rôle dans des actes de torture et de traitements inhumains infligés à des civils et des prisonniers ukrainiens. Ces individus, selon Ottawa, sont associés à des organismes tels que le Service pénitentiaire fédéral (FSIN), le Service fédéral de sécurité (FSB) et la Garde nationale de Russie (Rosgvardia).
Les accusations concernent des tortures généralisées et systématiques, ainsi que des exécutions extrajudiciaires de prisonniers de guerre ukrainiens et de militants des droits humains.
Gel des avoirs et interdictions
Les sanctions imposées par le Canada incluent le gel des avoirs des personnes visées et l’interdiction pour les Canadiens de mener des transactions financières ou de fournir des services à ces individus.
Une réponse ferme d’Ottawa
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a réaffirmé l’engagement du Canada à défendre les droits humains à l’échelle mondiale. Dans une déclaration, elle a rappelé le soutien indéfectible du Canada à l’Ukraine et appelé la Chine à respecter ses obligations internationales en matière de droits de la personne.
Ces mesures interviennent à l’occasion de la Journée des droits de la personne, célébrée le 10 décembre, soulignant l’importance pour le Canada de continuer à condamner les abus commis partout dans le monde.
Des tensions diplomatiques persistantes
Ces sanctions renforcent les tensions déjà existantes entre Ottawa, Moscou et Pékin. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, le Canada a multiplié les sanctions contre le Kremlin. Parallèlement, les critiques à l’égard des pratiques de la Chine, notamment au Xinjiang et au Tibet, ont conduit à une détérioration des relations bilatérales.
Le Canada réaffirme ainsi son rôle sur la scène internationale comme un défenseur des droits humains et un acteur engagé contre les régimes autoritaires.