La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a invité ses 11 000 membres à recenser les effets des compressions budgétaires dans le secteur de la santé, alors que les tensions montent autour du renouvellement de leur convention collective.
Mardi, à l’Assemblée nationale, le premier ministre François Legault a dû faire face à une avalanche de questions concernant ces coupes budgétaires.
« Depuis six ans, les budgets de la santé ont augmenté de 50 %. Je cherche les coupures », a rétorqué M. Legault au chef de l’opposition, Marc Tanguay, qui l’interrogeait sur les économies de près d’un milliard de dollars prévues dans le réseau au cours des prochains mois.
Appel à la vigilance des médecins spécialistes
La FMSQ, déterminée à comprendre l’ampleur de ces mesures, a demandé à ses membres de signaler toute situation impactant les soins aux patients. Le président de la FMSQ, le Dr Vincent Oliva, a déclaré : « Nous resterons vigilants et dénoncerons tout préjudice pour les patients. Nous vous invitons à nous communiquer toute situation préoccupante observée dans vos milieux. »
Parallèlement, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), qui représente près de 10 000 médecins de famille, a entamé une tournée des associations régionales. Elle rapporte déjà plusieurs exemples concrets de compressions budgétaires.
Les premiers impacts déjà visibles
Les effets des restrictions commencent à se faire sentir. En Montérégie, l’ouverture d’un nouveau centre régional spécialisé pédiatrique à l’Hôpital Pierre-Boucher est reportée, faute de financement complet. Pendant ce temps, d’autres projets dans la région, comme le service de soutien à domicile pour les patients en attente de places en résidences, sont suspendus.
Six autres projets d’infrastructures, allant de la réfection de blocs sanitaires à des réaménagements en centres de réadaptation, ont également été reportés.
Laval et la Rive-Nord sous pression
À Laval, 31 postes, principalement de préposés, ont été supprimés. En parallèle, 250 autres postes sont à nouveau affichés après une pause dans les embauches. L’établissement cherche aussi à limiter les heures supplémentaires, ce qui a un impact sur certains services comme les examens d’endoscopie, qui seront désormais réalisés uniquement en semaine.
Une gestion budgétaire sous tension
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a reconnu que les mesures prises pour équilibrer le budget pourraient affecter les soins. Les CISSS de Laval et de Montérégie-Est doivent combler des déficits respectifs de 60 et 76 millions de dollars.
Alors que les discussions sur ces coupes s’intensifient, médecins et élus multiplient les appels à des solutions rapides pour préserver l’accès et la qualité des soins pour tous.