Elle incarne cette jeunesse béninoise audacieuse et entreprenante ! Edna Zimonse, qui a choisi la mécanique comme métier, est déjà à la tête de sa propre entreprise. Un génie qui trace brillamment sa voie dans un domaine autrefois réservé aux hommes.
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. À 26 ans, Edna Zimonse a déjà solidement implanté son entreprise dans le monde des affaires. Elle dirige CENUS-Bénin, qu’elle a fondée après ses études. Située à Abomey-Calavi, cette entreprise est un centre d’usinage et de charpente métallique. Son projet est un rêve d’enfance devenu réalité.
Edna explique : « Depuis toute petite, quand on me demandait ce que je voulais faire dans la vie, je parlais de créer une grande usine de fabrication de machines agricoles. Cela me passionnait de manière tout à fait naturelle. J’ai eu la chance de grandir dans une zone où, près de notre maison, des mécaniciens de tracteurs réparaient des Caterpillars. Déjà passionnée, je passais mes vacances avec eux pour observer leur travail, et cela ne faisait que nourrir davantage ma passion. »
Pour réaliser ce rêve, Edna s’est d’abord investie pleinement dans ses études secondaires. Elle obtient un baccalauréat C, puis un baccalauréat D. Ensuite, elle intègre l’École polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) pour suivre le cycle ingénieur. Après cinq années d’études, elle décroche avec brio son diplôme en ingénierie, spécialité génie mécanique, option productique.
Elle choisit ainsi de s’investir dans un métier souvent qualifié de « réservé aux hommes », malgré les avertissements de son père et de son entourage. Un stéréotype qui ne l’effraie pourtant pas. « J’ai eu le soutien inconditionnel de ma mère. Mon père, lui, n’était pas d’accord ; il pensait que c’était un métier d’hommes et que je ne pourrais pas réussir. Mais avec le temps, il a fini par accepter. Il souhaitait que je fasse médecine et ne comprenait pas cette passion pour la mécanique. Au début, ce fut très difficile, mais j’ai tenu bon, persuadée que j’allais réussir. J’étais déterminée. »
Finalement, sa détermination lui permet de s’imposer dans ce secteur où le respect est primordial. « Étant donné que je travaille dans un environnement essentiellement masculin, il est essentiel de se respecter soi-même. On me demande souvent : “Est-ce que vos ouvriers vous respectent ? Comment ça se passe ?” Je réponds : “Oui, pourquoi cela vous étonne ?” Naturellement, les gens me respectent ; je n’ai pas besoin de quémander leur respect. Il suffit simplement de se respecter soi-même. Ce n’est pas une guerre. Lorsqu’on est performant, qu’on maîtrise son travail et qu’on se respecte en tant que chef, le respect des autres suit presque automatiquement. »
Son entreprise, CENUS-Bénin, est spécialisée dans la fabrication de constructions métalliques telles que les charpentes métalliques, les grilles de sécurité et les rampes d’escalier. Le client peut d’ailleurs demander une conception en 3D. L’entreprise investit également dans la fabrication de machines agricoles et accompagne les jeunes entrepreneurs qui souhaitent promouvoir le « Made in Benin ». Un modèle économique solide qui lui permet d’étendre ses parts de marché.
Son rêve ultime est de bâtir une grande usine. « Nous avons déjà un produit que nous sommes en train de promouvoir : les “brouettes 229”. Notre objectif est de faire connaître cette brouette et de la faire adopter non seulement au Bénin, mais aussi dans la sous-région. Ce sont des brouettes très résistantes qui résolvent de nombreux problèmes sur les chantiers de construction. Voilà donc notre objectif à court terme. »