Dans un développement significatif de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, Kiev a confirmé avoir mené sa première frappe avec des missiles ATACMS sur le territoire russe. Cette opération marque une étape cruciale, renforçant les capacités militaires ukrainiennes grâce à l’appui de ses alliés occidentaux.
Un nouveau chapitre s’ouvre dans ce conflit qui dure depuis trois ans. Ce mardi 19 novembre, l’Ukraine a utilisé pour la première fois des missiles ATACMS pour cibler un site en territoire russe. Selon le ministère russe de la Défense, l’attaque a eu lieu à 3h25 et a visé des installations militaires dans la région de Briansk, près de la frontière ukrainienne.
Moscou affirme avoir intercepté et détruit les cinq missiles grâce à son système de défense antiaérienne. Pourtant, cette première utilisation des ATACMS, bien que non confirmée explicitement par Volodymyr Zelensky, envoie un message fort. Le président ukrainien s’est limité à rappeler que son pays dispose désormais de ces armes et qu’elles seront utilisées « en fonction des besoins stratégiques ». Avec cette frappe, Kiev franchit une « ligne rouge » établie par Moscou.
Les ATACMS (Army Tactical Missile System) sont des missiles tactiques sol-sol d’une portée allant jusqu’à 300 kilomètres. Fournis par les États-Unis dans le cadre de leur soutien à l’Ukraine, ces armes permettent de frapper des cibles stratégiques en profondeur, y compris en dehors des frontières ukrainiennes, offrant ainsi un avantage décisif à Kiev.
Une doctrine nucléaire renforcée par Moscou
Depuis plusieurs mois, la Russie intensifie ses attaques contre les infrastructures civiles et énergétiques ukrainiennes. Cette nouvelle capacité offensive ukrainienne n’a pas dissuadé Moscou, qui poursuit ses bombardements massifs.
En réponse à cette frappe, Vladimir Poutine a signé un décret élargissant la doctrine nucléaire russe. Ce document prévoit désormais le recours à l’arme atomique en cas d’assaut aérien massif mené par un pays non nucléaire bénéficiant du soutien d’une puissance nucléaire. Une référence évidente à l’Ukraine et à ses alliés occidentaux, en particulier les États-Unis.
Vers une escalade incontrôlée ?
L’usage des ATACMS par l’Ukraine pourrait bien marquer un tournant en élargissant le théâtre des opérations au territoire russe. Bien que cette stratégie vise à affaiblir les capacités militaires de Moscou, elle comporte un risque d’escalade difficile à maîtriser.
Volodymyr Zelensky a rappelé son objectif de mettre fin au conflit d’ici 2025 par des moyens diplomatiques. Cependant, il estime que des victoires militaires sont indispensables pour aborder les négociations en position de force. À l’approche de l’hiver, les tensions entre les deux nations restent à leur paroxysme.
Le rôle des alliés occidentaux sera déterminant pour soutenir l’Ukraine dans les mois à venir, alors que le conflit semble entrer dans une phase encore plus périlleuse.