Lundi matin, Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), se réveille sous la menace directe du M23 et des troupes rwandaises. Après plusieurs jours de combats acharnés, l’escalade diplomatique atteint son paroxysme alors qu’une rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame est prévue à Nairobi dans les deux jours. Voici les derniers développements.
Fermeture des frontières : « Personne n’entre ni ne sort »
À 8h55 TU, la frontière entre la RDC et le Rwanda à Goma a été fermée, bloquant tout mouvement à l’exception de quelques évacuations. « La frontière est fermée », a confirmé une source consulaire européenne. Des personnels de l’ONU et leurs familles font partie des rares personnes autorisées à quitter la ville. « Personne n’entre, personne ne sort », a rapporté un travailleur humanitaire sur place.
Condamnation de la France : Goma en péril
À Bruxelles, Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a dénoncé la situation dramatique. « Goma s’apprête à tomber », a-t-il déclaré à 8h28 TU, condamnant fermement l’offensive du M23 soutenue par les forces armées rwandaises. Il a réaffirmé la solidarité de la France envers la RDC, exhortant les belligérants à cesser les combats et à reprendre le dialogue.
Évacuations en cours : les personnels de l’ONU quittent Goma
Dès 8h20 TU, des bus ont été mobilisés à la frontière rwandaise pour évacuer les personnels de l’ONU et leurs familles. Selon la radiotélévision nationale rwandaise (RBA), ces évacués seront transportés vers Kigali, où des vols sont organisés pour leur retour dans leurs pays respectifs.
Prison incendiée et évasion massive
La situation sécuritaire à Goma s’est aggravée avec une évasion massive signalée à 8h15 TU. La prison centrale, abritant près de 3 000 détenus, a été totalement incendiée. Des morts ont été rapportés, bien qu’aucun bilan officiel ne soit disponible pour le moment. Des prisonniers en fuite ont été aperçus dans les rues, accentuant le climat de chaos dans la ville.
Un contexte de guerre prolongée
Le M23, mouvement armé antigouvernemental, combat l’armée congolaise depuis plus de trois ans dans la région. D’après l’ONU, 3 000 à 4 000 soldats rwandais soutiennent ces offensives. Dimanche soir, les combats se sont intensifiés aux portes de Goma, une ville de plus d’un million d’habitants, accueillant également près d’un million de déplacés.
Alors que la nuit tombait, Goma était plongée dans un silence pesant, seulement brisé par des rafales sporadiques. L’armée congolaise patrouille encore, mais l’atmosphère reste incertaine.
Une rencontre décisive attendue
Face à cette situation critique, les regards se tournent vers Nairobi où Félix Tshisekedi et Paul Kagame devraient se rencontrer dans les 48 heures. Ce rendez-vous diplomatique pourrait s’avérer crucial pour éviter une nouvelle escalade dans cette région déjà fragilisée.
Goma est aujourd’hui au bord du gouffre. Entre chaos humanitaire et instabilité politique, les prochaines heures seront déterminantes pour le destin de cette ville stratégique de l’est de la RDC.