Présidentielle aux États-Unis : 538 personnes décideront du sort de 343 millions d’Américains
Contrairement à plusieurs autres pays démocratiques dans le monde, les États-Unis d’Amérique ont un système électoral assez atypique. L’élection présidentielle américaine est un scrutin indirect permettant l’élection du collège électoral, composé de 538 personnes, qui choisissent le président des États-Unis et le vice-président. Un exercice parfois complexe à comprendre lorsqu’on ne maîtrise pas la mécanique de son déroulement.
Le mardi 5 novembre 2024, Donald Trump, ancien président, et Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis, se présenteront devant leurs concitoyens afin de solliciter leurs votes pour l’élection présidentielle. Il faut dire que cela fait plus de cinq mois que les deux candidats, en campagne, se livrent une lutte acharnée, tant dans les médias que lors de grands meetings. L’objectif final : attirer le plus grand nombre de grands électeurs dans leur escarcelle.
Selon la Constitution des États-Unis, c’est le collège électoral qui décide de l’issue de l’élection présidentielle. C’est mathématique : un candidat doit remporter au moins 270 votes sur 538. À ce propos, la désignation de ces grands électeurs et le choix des candidats font l’objet de règles établies par chacun des États, d’où découlent des traditions plus ou moins formalisées. Le processus prend environ un an, les grands électeurs s’engageant pour un seul candidat.
Pour mieux comprendre comment tout cela fonctionne, on peut prendre l’exemple d’un pays comme la France où chaque voix compte. Aux États-Unis, obtenir 100 000 voix ou 10 millions de voix supplémentaires pour un candidat dans un État qui lui est déjà acquis ne change absolument rien. C’est pourquoi, dans cette dernière ligne droite, Kamala Harris et Donald Trump évitent de trop se soucier des États qui leur sont acquis. Ils concentrent la majeure partie de leur énergie sur les swing states, ces États où aucun des deux grands partis américains, le Parti démocrate et le Parti républicain, ne gagne systématiquement. Ces États oscillent d’un côté ou de l’autre, selon les élections.
Pour cette élection présidentielle de 2024, Daniel Barry, à titre d’exemple, fait partie d’un club très prisé. À en croire nos confrères de Radio-Canada, si Donald Trump l’emporte le 5 novembre, M. Barry sera l’un des 538 Américains du collège électoral qui voteront officiellement pour leur candidat à la présidence. Ce citoyen, originaire de Charlotte en Caroline du Nord, se dit d’ailleurs très heureux : « C’est très important et c’est un honneur incroyable de pouvoir y participer », témoigne-t-il.
Ce privilège unique, il l’a mérité en 2020 après avoir fait campagne au sein du Parti républicain pour obtenir le précieux sésame de grand électeur. Barry a donc officialisé le vote de son district lors d’une cérémonie protocolaire au Capitole de la Caroline du Nord lors de la dernière élection présidentielle, tout comme les 537 autres grands électeurs l’ont fait dans leur État respectif.
Ce sont donc ces 538 grands électeurs qui décideront du sort de 343 millions d’Américains pour cette présidentielle de 2024. Pour ces derniers jours de campagne, Kamala Harris, la candidate démocrate, a fait appel à des célébrités influentes telles que Beyoncé, Bruce Springsteen, les époux Obama ou encore l’acteur Samuel L. Jackson pour l’épauler dans la dernière ligne droite. L’objectif de la vice-présidente est de mobiliser les segments de l’électorat qui lui résistent, notamment les jeunes Afro-Américains, dont le soutien sera crucial pour remporter des swing states comme la Géorgie ou la Caroline du Nord.
Il est bon de rappeler que la particularité du système politique américain est de donner une surreprésentation à quelques États appelés swing states, qui hésitent entre candidats républicains et démocrates selon les élections. Même si la majorité de la population américaine vote contre lui, un candidat qui remporte les swing states peut remporter l’élection présidentielle américaine.
