Dans une démonstration de maturité démocratique exemplaire, le Ghana a élu John Mahama, candidat de l’opposition, comme nouveau président. Ce pays d’Afrique de l’Ouest, peuplé de 34 millions d’habitants, renforce ainsi sa réputation de modèle d’alternance pacifique.
La victoire de Mahama, figure du National Democratic Congress (NDC), marque son retour au sommet de l’État après son premier mandat de 2013 à 2017. Il devient ainsi le premier président de la Quatrième République à reprendre le pouvoir après une défaite électorale.
Le vice-président sortant et candidat du New Patriotic Party (NPP), Mahamudu Bawumia, a salué cette victoire avec dignité lors d’une conférence de presse à Accra : « L’ancien président Mahama a remporté les élections présidentielles de manière claire. »
Le NDC a également raflé la majorité au Parlement, selon les résultats provisoires communiqués par le NPP.
Célébrations et retour au pouvoir
Les rues d’Accra ont vibré au son des cornes et des sifflets des partisans du NDC, brandissant fièrement les couleurs vert, blanc et rouge du parti. « Ils disaient qu’il ne pouvait pas revenir, mais il l’a fait ! John Mahama est de retour pour construire notre Ghana », a exprimé Leyla Alhassan, une commerçante enthousiaste.
Si le décompte officiel des voix n’était pas encore finalisé dimanche soir, Mahama a confirmé sur les réseaux sociaux avoir reçu un appel de félicitations de son adversaire, un geste qui renforce l’image de stabilité du Ghana.
Contexte économique et enjeux
La défaite du NPP est largement attribuée à la gestion économique jugée défaillante du président sortant Nana Akufo-Addo. Durant ses huit années de mandat, le Ghana a été confronté à une inflation galopante, un endettement critique et un recours au Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 3 milliards de dollars.
Malgré des signes récents de stabilisation économique, les électeurs ont opté pour le changement, portant leur espoir sur John Mahama, qui s’est engagé à revitaliser l’économie et à mener des réformes contre la corruption.
Un modèle de stabilité régionale
Premier producteur d’or en Afrique et acteur majeur du marché du cacao, le Ghana reste un pôle d’attraction pour les investisseurs. Son exemple de transition démocratique contraste avec les turbulences politiques qui secouent d’autres nations de la région.
L’ambassade des États-Unis à Accra a salué « une élection réussie », tandis que la CEDEAO a félicité Mahamudu Bawumia pour sa reconnaissance de la défaite, soulignant son « sens de l’État ».
Perspectives
John Mahama, 66 ans, sera secondé par Jane Naana Opoku-Agyemang, qui devient la première femme vice-présidente du pays. Ensemble, ils devront répondre aux attentes élevées des Ghanéens pour redresser l’économie et consolider les acquis démocratiques.
Cette victoire historique illustre une fois de plus la capacité du Ghana à incarner une démocratie vibrante et résiliente en Afrique de l’Ouest.