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Fecafoot : le bilan controversé des trois ans de Samuel Eto’o, entre promesses et réalités

Depuis son élection à la présidence de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) le 11 décembre 2021, Samuel Eto’o a suscité autant d’espoirs que de polémiques. Trois ans après, son bilan est marqué par des avancées annoncées et des controverses persistantes.

Des réformes prometteuses sur le papier

L’un des points les plus médiatisés de son mandat est l’augmentation des dotations financières aux clubs et aux joueurs. Les clubs d’Élite One sont passés de 11 à 48 millions de FCFA annuels, et ceux d’Élite Two de 7 à 14 millions de FCFA. Les primes pour le champion du Cameroun ont été portées de 20 à 50 millions de FCFA. En ce qui concerne les salaires des joueurs, un minimum de 200 000 FCFA pour les hommes et 50 000 FCFA pour les femmes a été annoncé. Ces mesures, bien que saluées, restent pour beaucoup des promesses non tenues.

D’après des critiques exprimées par CFOOT, une plateforme de suivi du football camerounais, ces montants, bien que réels sur les documents, ne sont presque jamais appliqués dans la pratique. Les clubs traînent des arriérés de paiements, les champions attendent toujours leurs primes, et les salaires annoncés des joueurs et joueuses ne sont pas versés régulièrement. De plus, certaines figures du football dénoncent une complicité de la fédération avec des présidents de clubs mauvais payeurs, contribuant à une précarisation persistante des joueurs.

Des innovations qui divisent

Sous la présidence d’Eto’o, la FECAFOOT a introduit plusieurs nouveautés, telles que le Ballon d’Or Camerounais, le Trophée des Championnes, ou encore le Trophée des Régions. Cependant, ces innovations ne convainquent pas tous les observateurs. Certains affirment que ces initiatives existaient déjà par le passé et qu’elles n’ont pas eu l’impact escompté.

Les infrastructures sportives représentent un autre point du bilan. Samuel Eto’o a revendiqué des projets tels que la construction du stade de proximité de Kousseri et la réhabilitation du Centre d’Excellence de la CAF. Cependant, CFOOT rappelle que ces projets sont en grande partie financés ou exécutés par d’autres entités, comme le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Samuel Eto'o : cinq promesses non tenues de son mandat

Un sponsoring opaque et une gestion financière critiquée

La FECAFOOT a multiplié les partenariats avec des entreprises locales et internationales, notamment One All Sport, Orange Cameroun, Guinness, ou encore MTN. Pourtant, des interrogations persistent sur la gestion de ces fonds. Malgré une pléthore de sponsors, la fédération continue de dépendre des subventions de l’État et peine à payer ses arbitres, dont certains accusent trois ans d’arriérés. Des voix s’élèvent pour réclamer un audit transparent des comptes.

Des succès relatifs chez les Lions Indomptables

La prime des joueurs pour la Coupe du Monde est passée de 45 à 60 millions de FCFA entre 2014 et 2022. Cependant, cette augmentation est principalement attribuée à une hausse des dotations par la FIFA et la CAF, et non à une gestion interne optimisée. La fédération traîne toujours des dettes, comme le prêt contracté pour financer la participation au Mondial au Qatar.

Entre attentes et désillusions

Le bilan de Samuel Eto’o à la tête de la FECAFOOT, bien qu’élogieux sur le papier, est entaché par une mise en œuvre chaotique et un décalage entre les promesses et les réalités sur le terrain. Si certaines initiatives montrent une volonté de modernisation, elles peinent à convaincre en raison d’une exécution jugée défaillante. Pour beaucoup, il est urgent de passer d’un bilan d’annonces à un bilan d’actions concrètes, dans l’intérêt du football camerounais.

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