
Abidjan, 8 février 2025 – Devant plusieurs milliers de partisans rassemblés au stade de Marcory, à Abidjan, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a donné le coup d’envoi de sa campagne de mobilisation en vue de l’élection présidentielle d’octobre prochain.
Malgré son inéligibilité actuelle, conséquence d’une condamnation pour des faits liés à la crise post-électorale de 2010-2011, Laurent Gbagbo a été investi par son parti, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), et entend faire entendre sa voix. Pour cela, il a lancé une vaste opération de mobilisation baptisée « Côcôcô », une référence au son du « toc, toc, toc » pour marquer symboliquement son retour sur le terrain politique.
Un stade acquis à sa cause
Dans les gradins du stade de Marcory, l’ambiance était à la ferveur. Drapé dans une écharpe aux couleurs du PPA-CI, Didier, un fervent partisan, s’exclame : « Quand ils vont voir la mobilisation, ils vont forcément l’inscrire sur la liste électorale… Grâce à la mobilisation, ça va le faire ! ».
Lors de son discours, Laurent Gbagbo a appelé à des élections apaisées et a mis en garde contre toute tentative d’exclusion politique. « Il faut qu’on arrête de brimer ceux qui professent un point de vue contraire à celui de ceux qui sont au pouvoir », a-t-il déclaré, avant de critiquer la Commission électorale indépendante (CEI), qu’il accuse d’être inféodée au président Alassane Ouattara.
Une élection sous tension
Sur scène, Laurent Gbagbo était accompagné de Damana Pickass et Justin Koua, deux cadres du PPA-CI, eux-mêmes sous la menace de lourdes condamnations judiciaires. Le premier est accusé d’avoir participé à l’attaque d’un camp militaire en 2021, tandis que le second est poursuivi pour des troubles à l’ordre public en 2020, suite à la réélection d’Alassane Ouattara. Leur jugement est attendu mercredi prochain.
Pour les militants du PPA-CI, l’enjeu est clair : la présence de Laurent Gbagbo sur la liste électorale est une condition sine qua non pour la tenue du scrutin. « Tant que Gbagbo ne sera pas sur la liste électorale, il n’y aura pas d’élection, il n’y aura même pas de président ! », lance avec détermination Pulchérie, une supportrice arborant un maillot à l’effigie de l’ancien chef d’État.
Le débat sur l’inclusivité du processus électoral en Côte d’Ivoire est donc relancé. Avec ce premier rassemblement, Laurent Gbagbo et ses partisans entendent peser de tout leur poids dans la préparation du scrutin et maintenir la pression sur les autorités pour une « élection inclusive ».