Une résidente de Jonquière, Marie-Christine Sheehy, a été grièvement brûlée aux mains et au visage après une explosion causée par une bulle de méthane lors d’une sortie de pêche blanche sur la rivière Petite Décharge à Alma. L’incident s’est produit il y a quelques jours, alors qu’elle pêchait avec un ami.
Le duo avait choisi de célébrer Noël en pêchant sous une tente sur la glace. Ce moment de détente a rapidement viré au cauchemar. « C’était une poche de méthane emprisonnée dans la glace. Le méthane s’est mêlé à la flamme de ma chaufferette de propane, ce qui a provoqué une explosion. La flamme est restée suspendue dans le ciel même après [l’explosion] », raconte Mme Sheehy.
Des blessures graves
L’explosion a complètement détruit la tente, mais les deux amis ont réussi à s’en échapper rapidement. Mme Sheehy a subi des brûlures de deuxième et troisième degrés aux mains et au visage. « Ça faisait vraiment mal. Je suis sortie et j’ai plongé mes mains et mon visage dans la neige », se remémore-t-elle. Son ami, quant à lui, a eu plus de chance, ne souffrant que de brûlures superficielles.
Une mise en garde pour les amateurs de pêche blanche
Marie-Christine Sheehy espère que son expérience servira à sensibiliser d’autres pêcheurs aux dangers potentiels. Elle déplore le manque d’information sur ce phénomène, même parmi les habitués de la pêche blanche. « Quand j’en parle avec mes amis, ils sont tous surpris. Même le personnel à l’hôpital n’avait jamais entendu parler de ça. Il faut que les gens soient informés », insiste-t-elle. Elle conseille aux pêcheurs de toujours s’assurer qu’il n’y a pas de flamme à proximité lorsqu’ils percent un trou dans la glace.
Un phénomène rare mais connu
Yves Prairie, professeur au Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), explique que des poches de méthane se forment sous la glace durant l’hiver. Bien que les explosions soient rares, elles peuvent survenir dans des conditions spécifiques.
« Quand on perce un trou et qu’il y a une étincelle ou une flamme à proximité, cela peut provoquer une explosion ou un effet de chalumeau. Pour minimiser les risques, il faut laisser le méthane se dissiper dans l’atmosphère avant d’utiliser un chauffage », recommande le professeur.
Les lacs peu profonds et les zones près des berges sont plus susceptibles de contenir ces poches de gaz. Une situation similaire s’était produite en 2018 au même endroit, causant de graves brûlures à un autre couple de pêcheurs.
Marie-Christine Sheehy espère que son témoignage encouragera une meilleure prise de conscience des dangers liés à ce type d’activités hivernales.