Quatre individus interpellés pour la seconde fois mercredi matin par l’Escouade régionale mixte (ERM) ont comparu dans l’après-midi devant la justice, faisant face à des accusations liées au trafic de stupéfiants.
Jason Savard (37 ans), Joanny Martel-Lavoie (28 ans), Jean-François Jobin (38 ans) et Karolanne Deschênes (31 ans) ont été inculpés au palais de justice de Chicoutimi. Selon l’ERM, ces personnes agiraient sous les ordres d’All Boivin, fugitif originaire du Saguenay.
Un coup de filet salué
« Ce sont des revendeurs opérant pour All Boivin, une figure clé d’un réseau redistribuant les drogues à des petits trafiquants. Ce coup de filet est un revers significatif pour All Boivin et son organisation », a déclaré le sergent Hugues Beaulieu, porte-parole de la Sûreté du Québec.
Ces arrestations font suite à une première série d’interpellations survenues en février. Parmi les quatre prévenus, l’un était déjà incarcéré, tandis que les autres étaient en liberté conditionnelle au moment de leur arrestation mercredi.
L’enquête « Retrancher » en action
Lancée en février 2024, l’opération « Retrancher » avait permis des saisies importantes, dont près de 30 000 comprimés de méthamphétamines. Ce développement récent repose sur de nouvelles preuves accumulées depuis. « Avec ces éléments, nous avons pu obtenir des mandats d’arrestation et procéder à ces interpellations pour leur comparution », a précisé Hugues Beaulieu.
Cette méthode, selon la police, vise à prévenir les annulations de procès dues à des délais excessifs, conformément à l’arrêt Jordan. Ce jugement limite à 18 mois la durée des procédures en cour provinciale, et à 30 mois pour les procès en Cour supérieure.
Des saisies significatives
En plus des méthamphétamines, les perquisitions avaient permis de récupérer un demi-kilogramme de cocaïne et une quantité similaire de champignons hallucinogènes (psilocybine).
All Boivin : toujours en fuite
Recherché depuis février 2023, All Boivin reste l’un des criminels les plus recherchés au Canada, occupant la deuxième place du classement de l’opération BOLO. Ce dernier est accusé de fomenter la violence dans le milieu criminel, notamment pour avoir refusé de payer des redevances aux motards.
Bien que considéré comme un criminel organisé, Boivin ne serait pas affilié à des groupes comme la Blood Family Mafia de Dave Pik Turmel. « Il agit en tant qu’indépendant avec une structure rappelant le crime organisé traditionnel québécois », a expliqué Benoît Dubé, directeur adjoint des enquêtes criminelles à la SQ.
L’enquête se poursuit pour démanteler ce réseau et réduire l’impact de ces activités illicites.
