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Cameroun : cinq ONG interdites pour « financements illicites »

Paul Atanga Nji, le ministre de l’administration territoriale, a évoqué de possibles cas de « blanchiment de capitaux » et de « financement du terrorisme ».

Les autorités camerounaises ont annoncé la semaine dernière l’interdiction des activités de cinq organisations non gouvernementales (ONG) accusées de « financements illicites », évoquant de possibles cas de « blanchiment de capitaux » et de « financement du terrorisme ». L’arrêté d’interdiction visant deux entités du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), L. M. Nanje Foundation Inc., Reach out Cameroon et l’Association charitable socioculturelle du Cameroun a été publié vendredi par le ministère de l’administration territoriale, chargé des questions de sécurité.

Ces organismes « peuvent être complices passifs ou actifs de comportements répréhensibles », a déclaré le ministre Paul Atanga Nji, samedi 7 décembre à la télévision publique CRTV, évoquant des « vulnérabilités au blanchiment de capitaux et surtout au financement du terrorisme ». « En deux ans, ces cinq organismes à but non lucratif et organisations non gouvernementales installés au Cameroun ont reçu environ 16 milliards de francs CFA [soit 24,4 millions d’euros] », des montants ne reflétant pas « les activités conduites sur le terrain », selon la CRTV.

« On ne se laissera pas faire », a réagi la directrice exécutive du Redhac, Maximilienne Ngo Mbe, dans un bref message sur Facebook. « Les motifs invoqués sont graves et laissent perplexes », a commenté l’opposant Maurice Kamto sur sa page Facebook : « Un pareil coup doit tenir les Camerounais en éveil et dans une mobilisation permanente contre une dictature qui étouffe le pays depuis très longtemps. »

Le Redhac dénonce régulièrement les répressions du pouvoir, avec récemment le cas d’un avocat molesté alors qu’il défendait une cliente ou des violences policières contre un chanteur camerounais. L’ONG avait présenté à la fin de novembre à Douala un rapport sur les défis rencontrés par les jeunes filles et les femmes défenseuses des droits humains.

La gestion autocratique du président, Paul Biya, 91 ans, qui a fêté au début de novembre ses 42 ans de pouvoir, s’est durcie après sa dernière élection très contestée, en 2018, avec une répression féroce de toute opinion dissonante, des arrestations et des condamnations, selon les défenseurs des droits humains. Le chef de l’Etat ne s’est pas prononcé sur sa possible candidature à l’élection présidentielle prévue en octobre 2025.

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