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Cameroun : 53 personnalités interpellent Atanga Nji sur sa décision de suspendre des Ong

C’est dans une correspondance qu’un collectif de 53 personnalités publiques et leaders de la société civile demande au ministre de l’Administration Territoriale d’annuler sa décision de suspendre cinq ONG. Car, ils jugent cette décision « incompréhensible », comme ils le font savoir dans cette correspondance.

« En toute logique, il est évident que des allégations aussi graves de la part d’une institution étatique revêtue du crédit de l’État ne peuvent être faites que sur la base de faits irréfutables, des faits établis à la suite d’une enquête approfondie prouvant sans l’ombre d’un doute qu’ils ont été commis par les organisations incriminées », peut-on lire dans la correspondance.

Le collectif reproche en effet au Minat de n’avoir présenté aucun document matérialisant ses accusations « graves ». Les ONG suspendues se plaignent aussi de n’avoir pas été contactées avant la décision pour qu’elles apportent des éléments de défense. C’est bien pour cette raison que les responsables du Réseau des droits humains en Afrique centrale (Redhac), l’une des ONG concernées, parlent d’une suspension « fallacieuse », « illégale » et « contre toute logique ».

Blanchiment des capitaux

Face à la presse ce 10 décembre, Paul Atanga Nji a retorqué que ces ONG sont accusées, pour la plupart, de « financements illicites » et d’« absence de justification de la destination des financements reçus ». Selon ses explications, l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) a découvert qu’en un laps de temps, les ONG incriminées auraient reçu la somme de 16 milliards de FCFA alors que les activités menées et financées sur l’ensemble du territoire par elles n’excédaient pas plus de 400 millions de FCFA.

Ce qui a poussé le Minat à soupçonner un « blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme par ces ONG quand on connait la situation d’insécurité que l’on décrit depuis des années dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord où sévissent des groupuscules de bandits qui y entretiennent un climat d’insécurité délétère », comme le rapporte la cellule de la communication du Minat.

Paul Atanga Nji ne compte donc pas revenir sur sa décision, en tout cas, pas pour le moment. Il faut attendre de savoir si le collectif a l’intention de revenir à la charge.

Parmi ces signataires, on retrouve des politiques comme Akere Muna, Kah Walla ou encore Djeukam Tchameni. Mais aussi des avocats comme Richard Tamfu, Michèle Ndoki, Emmanuel Simh. Sans oublier des leaders de la société civile, l’ancien journaliste Eric Chinje ou même encore l’évêque Sébastien Mongo.

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