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Angola : la fille de l’ex président accusée de détournement de 350 millions de livres sterling

Isabel dos Santos, la fille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos, fait à nouveau les gros titres pour des accusations de corruption et de détournement de fonds publics. Les autorités britanniques ont récemment imposé des sanctions contre elle, l’accusant d’avoir détourné plus de 350 millions de livres sterling (environ 400 millions d’euros) grâce à un réseau complexe de sociétés offshore et d’accords frauduleux.

C’est un nouveau coup dur pour Isabel Dos Santos, qui vient de se heurter au couperet de la justice britannique. La milliardaire est accusée d’avoir détourné 350 millions de livres sterling. La sanction prononcée par la justice comprend un ensemble de mesures drastiques.

Ces mesures incluent le gel de ses avoirs ainsi qu’une interdiction de voyager au Royaume-Uni. Elles concernent également deux de ses proches : son amie et associée Paula Cristina Fidalgo Carvalho das Neves Oliveira, ainsi que son collaborateur Sarju Raikundalia.

Un nouveau revers…

Isabel dos Santos, souvent qualifiée de « femme la plus riche d’Afrique », a longtemps été au centre des controverses liées à l’enrichissement personnel et au pillage des ressources angolaises. Son père, José Eduardo dos Santos, a dirigé l’Angola pendant près de 38 ans, laissant derrière lui un pays miné par la pauvreté malgré des richesses considérables en pétrole et en diamants.

Selon les enquêtes, Isabel dos Santos aurait utilisé son influence politique pour obtenir des contrats publics surévalués et détourner des fonds de sociétés publiques telles que Sonangol, la compagnie pétrolière nationale, où elle a occupé le poste de présidente du conseil d’administration.

La fille de l’ancien président nie tous les faits. « J’ai l’intention de contester ces sanctions et j’espère que le Royaume-Uni me donnera la possibilité de présenter mes preuves et de prouver qu’il s’agit de mensonges fabriqués par le régime angolais pour me nuire », a réagi dans la foulée Isabel dos Santos dans un message diffusé sur son compte Instagram.

Les sanctions du Royaume-Uni

Le gouvernement britannique a gelé ses avoirs et interdit tout déplacement au Royaume-Uni. Selon un communiqué officiel, ces sanctions visent à « protéger l’intégrité financière du Royaume-Uni et à envoyer un message fort contre la corruption internationale ».

James Cleverly, ministre britannique des Affaires étrangères, a déclaré : « Ces mesures sont essentielles pour dénoncer ceux qui abusent de leur pouvoir au détriment de leur peuple. Isabel dos Santos a détourné des millions qui auraient dû être utilisés pour le développement de l’Angola. »

Le gouvernement britannique sanctionne la femme d'affaires angolaise Isabel dos Santos

Une figure déchue sous pression internationale

Ce n’est pas la première fois qu’Isabel dos Santos est confrontée à des accusations de corruption. En 2020, le consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) a révélé les « Luanda Leaks », une série de documents exposant comment elle aurait amassé sa fortune en exploitant les ressources publiques angolaises.

Depuis, elle fait face à des enquêtes dans plusieurs pays, notamment au Portugal et en Angola, où ses avoirs ont également été gelés. Isabel dos Santos continue toutefois de nier les accusations, affirmant qu’elles sont politiquement motivées et orchestrées par l’administration actuelle de João Lourenço, le successeur de son père.

Le dilemme de la lutte contre la corruption en Afrique

Ce scandale met une fois de plus en lumière les défis auxquels sont confrontés les pays africains dans leur lutte contre la corruption. En Angola, bien que des efforts aient été déployés pour récupérer les fonds détournés et poursuivre les responsables, les critiques estiment que le processus est souvent ralenti par des obstacles politiques et juridiques.

Pour de nombreux Angolais, la chute d’Isabel dos Santos est un symbole de justice tardive. Mais pour d’autres, cela ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan des inégalités et de la corruption qui gangrènent encore le pays.

La question reste ouverte : ces sanctions suffiront-elles à dissuader d’autres figures influentes de suivre le même chemin, ou le cycle de l’impunité continuera-t-il à prévaloir ? Seul l’avenir le dira.

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