L’administration Trump persiste et signe : dès lundi, les États-Unis appliqueront des tarifs douaniers de 25 % sur l’acier et l’aluminium importés. Une annonce choc faite par le président américain à bord d’Air Force One, alors qu’il se rendait à La Nouvelle-Orléans pour assister au Super Bowl. Tous les pays seront concernés, y compris les partenaires commerciaux historiques que sont le Canada et le Mexique.
Un protectionnisme assumé
Donald Trump a justifié ces mesures par la nécessité de rétablir l’équilibre des échanges commerciaux. Il a annoncé, en parallèle, l’instauration prochaine de tarifs douaniers réciproques. « S’ils nous facturent 130 % et que nous ne leur facturons rien, les choses ne vont pas en rester là », a-t-il déclaré aux journalistes.
Si cette politique vise officiellement à protéger l’industrie américaine, elle risque de provoquer une riposte des partenaires commerciaux. En 2018 déjà, une mesure similaire avait été instaurée avant d’être atténuée pour certains pays.
Le Canada en première ligne
Le Canada, premier fournisseur d’acier des États-Unis avec 20 % de leurs importations, est particulièrement inquiet. Catherine Cobden, présidente de l’Association canadienne des producteurs d’acier, a prévenu que ces taxes pourraient être « dévastatrices » pour l’industrie.
François Legault, premier ministre du Québec, a plaidé pour une renégociation anticipée de l’accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, prévue initialement en 2026. « Le Québec exporte 2,9 millions de tonnes d’aluminium vers les États-Unis, soit 60 % de leurs besoins. Préfèrent-ils s’approvisionner en Chine ? », a-t-il interrogé sur X (ex-Twitter).
De son côté, Doug Ford, premier ministre de l’Ontario, a critiqué la stratégie de Donald Trump, redoutant un « chaos constant » qui mettrait l’économie en péril. Il a appelé les électeurs à lui accorder un mandat fort pour préserver l’Ontario de ces turbulences.
Une inquiétude mondiale
Si le Canada s’inquiète, l’Europe n’est pas en reste. Le président français Emmanuel Macron a appelé l’Union européenne à préparer une réponse éventuelle face aux nouvelles barrières tarifaires américaines. « Il est dans l’intérêt des États-Unis de ne pas menacer l’Europe avec des tarifs douaniers », a-t-il averti sur CNN.
Dans le contexte tendu des relations commerciales internationales, la Chine a déjà réagi aux droits de douane imposés par Washington en surtaxant certains produits américains. Le Mexique et le Canada, initialement concernés par la mesure dès mardi, ont obtenu un sursis d’un mois, Trump ayant obtenu d’eux des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.
Un retour aux tensions commerciales
Cette décision s’inscrit dans la continuité de la politique commerciale agressive de Donald Trump. Lors de son premier mandat, il avait déjà instauré des taxes similaires avant d’accorder des exemptions. La question est désormais de savoir si ce retour au protectionnisme américain déclenchera une guerre commerciale mondiale ou si des négociations diplomatiques permettront d’atténuer l’impact de cette décision.
L’incertitude règne, et les réactions des différents acteurs économiques dans les jours à venir seront scrutées de près.
