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Guinée : l’ancien président de l’Assemblée nationale, condamné à quatre ans de prison

Amadou Damaro Camara, figure influente du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et proche collaborateur de l’ex-président Alpha Condé, a été condamné à quatre ans de prison ferme par un tribunal guinéen. Ce dernier le reconnaît coupable de « détournement de fonds publics » et d’« enrichissement illicite. »

Une condamnation exemplaire

La Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) a également infligé une amende de 10 millions de francs guinéens (environ 1 100 euros) à l’ancien président de l’Assemblée nationale, incarcéré depuis avril 2022. Les accusations portées contre lui concernent notamment l’utilisation détournée des fonds destinés à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Selon le tribunal, les sommes débloquées pour ce projet auraient été utilisées à d’autres fins.

Une lutte contre la corruption proclamée

Depuis son arrivée au pouvoir à la suite du renversement d’Alpha Condé en 2021, le général Mamadi Doumbouya, devenu président de transition, a affiché sa volonté de réformer l’État et de lutter contre la corruption qui gangrène le pays. Bien qu’il ait promis de ne pas mener de « chasse aux sorcières », son gouvernement multiplie les actions judiciaires contre d’anciens hauts responsables de l’administration Condé.

En Guinée, la justice court après Amadou Damaro Camara - Jeune Afrique

Critiques sur la gouvernance de la junte

Cependant, des voix s’élèvent contre les méthodes employées par la junte militaire. Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport dénonçant des atteintes aux libertés fondamentales depuis la prise de pouvoir en 2021. L’organisation de défense des droits humains pointe notamment une répression accrue envers l’opposition et les médias, ainsi que des promesses non tenues de rétablir un régime civil avant décembre 2024.

HRW accuse également les forces de sécurité de recours à une violence excessive, citant des cas de torture et des disparitions forcées, comme celles des militants Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, dont le sort reste inconnu depuis leur arrestation en juillet dernier.

Liberté des médias en péril

La liberté de la presse est particulièrement mise à mal, selon HRW, qui évoque des blocages, des suspensions de médias et des intimidations de journalistes, entraînant une autocensure généralisée par crainte de représailles.

Malgré ces critiques, le gouvernement de transition continue de défendre ses réformes, qu’il présente comme essentielles pour reconstruire le pays sur des bases plus justes et transparentes.

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