La décision est tombée ce dimanche soir : l’Association des employeurs maritimes (AEM) a déclenché un lock-out au port de Montréal, une situation aux conséquences potentiellement désastreuses.
Les négociations entre l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs SCFP se sont soldées par un échec. En conséquence, la menace brandie par les employeurs a été immédiatement mise à exécution avec le déclenchement du lock-out.
Le Syndicat des débardeurs SCFP s’était prononcé à 99,7 % contre l’offre « finale et globale » des employeurs, présentée jeudi. « Si l’AEM avait respecté le processus de négociation collective, nous aurions pu trouver des solutions et éviter un conflit au port de Montréal », a indiqué Michel Murray, conseiller du syndicat des débardeurs, dans un communiqué. Selon lui, « rien dans l’offre ne reflète les demandes du syndicat. »
Dans son communiqué annonçant le lock-out, l’AEM a précisé que sa proposition au syndicat incluait une augmentation salariale de 3 % par année pendant quatre ans, puis de 3,5 % pour les deux années suivantes, ce qui porterait la rémunération moyenne d’un débardeur à plus de 200 000 $ par an. Les employeurs mettent également en avant les avantages uniques dont bénéficient les débardeurs, notamment un régime de retraite généreux, financé à 100 % par l’employeur et géré entièrement par le syndicat, ainsi qu’un programme de garantie salariale.
Cette décision suscite déjà des inquiétudes quant au bon fonctionnement du port, car les retards d’approvisionnement dus à cette interruption risquent d’être coûteux. Pascal Chan, directeur du transport, de l’infrastructure et de la construction à la Chambre de commerce du Canada, a déclaré : « Les entreprises sont extrêmement inquiètes. […] Ce conflit affecte chaque jour des marchandises d’une valeur de 1,2 milliard de dollars, en tenant compte des impacts sur la Colombie-Britannique et le port de Montréal. »
En 2021, une analyse de Transport Canada estimait que les effets d’une grève ou d’un lock-out entraîneraient des pertes nettes au PIB de 40 millions de dollars dès la première semaine, montant rapidement à 100 millions par la suite. Chaque jour, des marchandises d’une valeur de près de 400 millions de dollars transitent par le port de Montréal.