Tennis : Le triomphe de Victoria Mboko à Montréal

Après un début de match lent et un premier set compliqué, l’Ontarienne classée 85e mondiale avant le tournoi a su renverser la vapeur à son avantage en s’imposant en finale face à l’ancienne numéro 1 mondiale Naomi Osaka en trois manches sur un score final de 2-6, 6-4, 6-1. Galvanisée par un public gagné à sa cause et ayant adopté sa cause tout au long du tournoi, la jeune joueuse a pu rassembler ses forces malgré des pépins physiques d’avant match pour réaliser ce qui semblait perdu d’avance. «Ça semble incroyable en ce moment. Les mots ne peuvent pas vraiment décrire comment la journée s’est passée. Ç’a été une journée tellement mouvementée», a déclaré Mboko en conférence de presse. Elle est la troisième Canadienne à remporter le tournoi canadien, après Faye Urban, en 1969, et Bianca Andreescu, en 2019, et la première à le faire à Montréal.

Il faut rappeler que la veille, durant son match contre Elena Rybakina, Mboko s’était blessée au poignet lors d’une chute. Après des soins reçus, elle avait pu continuer le match et le sceller par une victoire. Néanmoins, quelques heures avant la finale, elle a ressenti le besoin d’aller à l’hôpital pour se soumettre à une IRM et une radiographie. Son poignet avait enflé depuis la veille. Il était rigide et elle avait du mal à le bouger. Sa présence au match le plus important de sa jeune vie était donc compromise. « Quand j’ai reçu le feu vert et qu’on a vu qu’il n’y avait rien de grave, je suis arrivée au stade, on a fait l’entraînement et on s’est préparés rapidement », a-t-elle raconté après la rencontre.

Quelques heures après, l’Ontarienne souleva le trophée sous les clameurs et l’extase du public montréalais. «Un travail de longue haleine» Le succès de Victoria Mboko durant ce tournoi est loin d’être fourtuit. Très heureuse et sans mots, Mme Kitadi, mère de la joueuse, a salué la force de caractère et le sang-froid de sa fille. «Elle a travaillé pour ça, elle le mérite», a-t-elle souligné, rappelant que Victoria a commencé le tennis à l’âge de trois ans. Cyprien Mboko, père de Victoria s’est quant à lui dit «calme». «Le plus dur a été fait avant qu’elle n’arrive ici», a-t-il mentionné. La famille Mboko a dû quitter le Congo pour des raisons sécuritaires pour s’installer au Canada après un détour en Caroline du Nord, aux États-Unis. Une adaptation qui n’a pas été de tout repos. Le triomphe de Victoria témoigne des sacrifices que sa famille et elle ont dû faire. «On a travaillé très dur, je dirais même que le quart de ma vie, je l’ai sacrifié pour mes enfants», a confié Cyprien Mboko aux micros des journalistes.

Une pépite à l’avenir prometteur Selon des statistiques de la WTA, Mboko est la première Canadienne à vaincre quatre anciennes championnes de tournois du Grand Chelem en simple lors d’un même tournoi de la WTA dans l’ère des professionnels, soit Sofia Kenin, en deuxième ronde, Gauff, Rybakina et Osaka en finale. Mboko est aussi la première Canadienne dans l’ère des professionnels à remporter une demi-finale de l’Omnium canadien après avoir perdu la première manche. Il s’agissait pour le jeune talentueuse de sa deuxième finale sur le circuit, où elle occupait le 358e rang à pareille date l’an dernier. Elle se place désormais au 25e rang mondial et sera donc l’une des têtes de série aux Internationaux des États-Unis. «C’est encore plus gros que je l’avais imaginé. Voir autant de gens se lever pour moi, c’était surréel. Jamais je n’aurais cru que ça puisse arriver aussi rapidement.», confia-t-elle. Une carrière étincelante tend la main à la jeune joueuse qui fait désormais office d’espoir majeur du tennis canadien.