Depuis la nuit du dimanche 26 au lundi 27 janvier, la ville de Goma est tombée sous le contrôle du groupe armé du M23, soutenu par l’armée rwandaise. Ce mercredi 29 janvier, après des tirs sporadiques en matinée, un calme relatif s’est installé alors que les combattants du M23 ont consolidé leurs positions dans plusieurs quartiers stratégiques de la ville.
La situation reste hautement tendue, tandis que les autorités congolaises organisent la riposte. Le M23 et l’armée rwandaise contrôlent la quasi-totalité de Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Un appel à la mobilisation et une riposte annoncée
Dans une adresse solennelle à la nation, le président congolais Félix Tshisekedi a fermement condamné l’inaction de la communauté internationale face à ce qu’il qualifie de « violation flagrante de la charte des Nations unies ». Il a dénoncé la présence de milliers de soldats rwandais en RDC et accusé Kigali d’instrumentaliser le M23, le qualifiant de « pantin ».
« Nous nous battrons. La passivité frôle la complicité », a-t-il martelé. Tshisekedi a appelé la population à la mobilisation et annoncé une riposte « vigoureuse » en cours. Il a aussi insisté sur l’option diplomatique, précisant que des démarches sont en cours pour une solution pacifique.
Une situation humanitaire catastrophique
L’ONU alerte sur une crise humanitaire sans précédent. Au moins 100 personnes ont été tuées et plus de 1 000 blessées, tandis que les hôpitaux de Goma sont débordés. La distribution d’aide alimentaire a été suspendue en raison de l’insécurité. Les déplacés se comptent en centaines de milliers depuis le début du mois de janvier.
Des tensions régionales accrues
Le diplomate rwandais Vincent Karega a déclaré que « Goma ne peut pas être une fin en soi » et que le M23 compte poursuivre son avancée vers le Sud-Kivu. Cependant, le gouvernement rwandais a pris ses distances avec ces déclarations, affirmant qu’elles ne reflètent pas sa position officielle.
Face à cette escalade, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a exhorté Kinshasa à engager des discussions avec « tous les acteurs », une démarche qui suscite des réactions mitigées en RDC. Pendant ce temps, la sécurité a été renforcée à Bukavu, située au sud de Goma, pour prévenir toute infiltration rebelle.
Une riposte militaire en préparation
Malgré la présence du M23 à Goma, le gouvernement congolais affirme ne pas rester inactif. Tshisekedi a annoncé le renforcement du dispositif sécuritaire et rendu hommage aux forces armées congolaises et aux combattants engagés sur le terrain.
Dans un contexte où la stabilité régionale est mise à rude épreuve, l’évolution des prochains jours sera déterminante pour l’avenir de Goma et de l’est de la RDC. Une chose est certaine : la tension est à son comble et l’incertitude plane sur la région.