Alors que les tensions s’intensifient dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé, dimanche, le retrait immédiat des « forces extérieures » présentes sur le territoire congolais. Cette demande intervient dans un contexte marqué par l’avancée des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, vers la ville stratégique de Goma. Face à cette escalade, un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) a été convoqué en urgence par le président kényan William Ruto.
Une condamnation ferme de l’ONU
Réunis en urgence, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont dénoncé la violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC. Dans une déclaration publiée dimanche soir, le Conseil a pointé du doigt « la présence non autorisée dans l’est de la RDC de forces extérieures », citant un rapport d’experts de l’ONU qui établit clairement le soutien des forces rwandaises au groupe armé M23. Kinshasa accuse directement le Rwanda d’avoir « déclaré la guerre » en soutenant ces rebelles.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également pris une position plus ferme en appelant les Forces rwandaises de défense à « cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire congolais ». Cette prise de position intervient après des mois de médiations infructueuses et des accusations répétées de Kigali par plusieurs membres du Conseil, dont la France, les États-Unis et le Royaume-Uni.
Un sommet régional en quête de solutions
Face à l’urgence de la situation, le président kényan William Ruto, actuel président de l’EAC, a annoncé la tenue d’un sommet extraordinaire dans les 48 heures. Ce sommet réunira notamment le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame. L’objectif est de trouver une issue à cette crise, alors que les médiations précédentes, notamment sous l’égide de l’Angola, n’ont pas permis de stopper l’escalade des violences.
« Je remercie à la fois le président Tshisekedi et le président Kagame pour leur engagement à participer à ce sommet », a déclaré William Ruto. Cette réunion s’annonce cruciale, alors que le M23, appuyé par 3 000 à 4 000 soldats rwandais selon les estimations de l’ONU, continue de progresser vers Goma, une ville abritant près d’un million d’habitants et des milliers de déplacés.
Une paix fragile et des cessez-le-feu bafoués
L’histoire récente de l’est de la RDC est marquée par des cessez-le-feu successifs, rapidement violés. Le dernier en date, signé en juillet, n’a pas empêché la recrudescence des combats. La situation humanitaire dans cette région reste critique, exacerbée par les déplacements massifs de populations fuyant les violences.
En décembre, une rencontre prévue entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame dans le cadre d’une médiation angolaise avait été annulée, faute d’accord. Cette nouvelle initiative régionale suffira-t-elle à apaiser les tensions ? L’avenir de Goma et de ses habitants demeure incertain, alors que la communauté internationale semble enfin intensifier la pression sur Kigali.
En attendant les résultats du sommet de l’EAC, la situation sur le terrain reste volatile, et les appels à un retrait immédiat des forces étrangères rappellent l’urgence d’une solution durable pour la RDC et ses populations.