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Québec : Un Africain privé de soins hospitaliers en raison de l’entourloupe de son employeur

Bader Eddine Jaoudi, travailleur étranger au Québec, a été désagréablement surpris par l’absence de prise en charge à l’hôpital après avoir été victime d’un accident de travail, une situation due à la mauvaise foi de son employeur.

Le Tunisien Jaoudi, employé à l’usine Les Pliages Apaulo au Québec, a traversé toutes les émotions après cet accident. Une fois à l’hôpital, il découvre qu’il n’est pas couvert par les protections habituelles offertes aux travailleurs québécois. En effet, son employeur lui avait attribué le statut de « bénévole », le faisant travailler, sans qu’il le sache, dans l’illégalité.

C’est une humiliation que ce travailleur étranger, qui réside au Canada, a encore du mal à digérer : « J’avais confiance, parce que je suis au Canada. Au Canada, normalement, toutes les entreprises respectent la loi, mais finalement, pas cette entreprise. » La situation est d’autant plus incompréhensible pour Jaoudi, qui affirme avoir quitté son pays pour l’eldorado canadien à la recherche de meilleures opportunités. Il a notamment laissé dans son pays d’origine un fils de quatre ans, espérant subvenir mieux aux besoins de sa famille.

Un homme regarde la caméra, l'air sérieux.

En avril 2023, alors qu’il rendait visite à son frère au Québec, il reçoit une proposition d’emploi via l’organisme AAI Canada Global pour travailler dans une usine de Waterville, en Estrie. Rapidement, il est séduit par le « mirobolant » salaire de 19 $ de l’heure. Toutefois, la supercherie de son employeur se manifeste dès l’embauche : un représentant de l’entreprise lui assure qu’il peut commencer à travailler, même si son permis de travail n’a pas encore été délivré, en raison d’une « autorisation spéciale ».

Cette « autorisation spéciale », manifestement illégale, aurait pu lui coûter encore plus cher, selon Krishna Gagné, avocate spécialisée en droit de l’immigration, qui s’est exprimée chez nos confrères de Radio-Canada : « Il fait face à l’expulsion », explique-t-elle. « Si, éventuellement, les travailleurs souhaitent faire une demande de résidence permanente, le fait d’avoir travaillé de façon illégale les pénalise pour le Québec, au moins pour les cinq prochaines années. »

Jean-François Beaulieu, président-directeur général de Pliages Apaulo, une entreprise spécialisée dans la fabrication de contreplaqués moulés, a reconnu que son entreprise avait enfreint la loi en employant une dizaine de travailleurs étrangers temporaires sans permis de travail, en les qualifiant de « bénévoles ». Cependant, il assure que son intention n’était pas d’exploiter ces travailleurs étrangers.

Soulignons que Bader Eddine Jaoudi a finalement reçu son permis de travail après neuf mois passés comme « bénévole » dans l’usine.

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