
La Cour suprême des États-Unis a publiquement rappelé à l’ordre mardi Donald Trump, en déclarant que le président américain n’avait pas de raison d’exiger la destitution d’un juge fédéral. Cette intervention fait suite à une série d’attaques de Trump contre l’institution judiciaire, marquant une escalade dans les tensions entre la justice et l’administration du milliardaire républicain.
Contexte de la crise
La tension entre la justice et l’administration Trump a atteint un point critique lorsqu’un juge fédéral a ordonné en urgence la suspension d’une opération d’expulsion de migrants. En réponse, Donald Trump a exigé la destitution de ce magistrat, James Boasberg, juge fédéral à Washington.
Réaction de la Cour suprême
John Roberts, le président de la Cour suprême, a rappelé dans un communiqué que la destitution n’est pas une réponse appropriée à un désaccord sur une décision de justice. Il a souligné que la procédure ordinaire d’appel existe à cette fin, sans citer directement Donald Trump. Cette prise de position publique est rarissime et intervient après que Trump ait qualifié le juge Boasberg de « gauchiste radical dérangé » et « fauteur de troubles ».
Décision controversée sur les expulsions
Le juge Boasberg avait ordonné la suspension pendant 14 jours de toute expulsion de migrants sur la base d’une loi d’exception du XVIIIe siècle. Cette décision visait notamment à interrompre l’expulsion vers le Salvador de quelque 200 membres présumés d’un gang vénézuélien. L’administration Trump a fait valoir que les avions transportant les migrants avaient déjà décollé avant la décision du juge, mais ce dernier a demandé des informations complémentaires.
Historique des tensions
Ce n’est pas la première fois que John Roberts recadre publiquement Donald Trump. En 2018, il avait déjà rappelé qu’il n’existe pas de juges « pro-Obama » ou « pro-Trump », mais simplement des juges indépendants. Plusieurs décrets présidentiels de Trump ont été suspendus par des juges, estimant que le président outrepassait ses prérogatives.
Procédure de destitution
La destitution d’un juge fédéral est un processus extrêmement rare et complexe. La dernière en date remonte à 2010. Une telle procédure relève de la Chambre des représentants et nécessite un procès et un vote du Sénat à la majorité qualifiée, ce qui est peu probable dans le contexte politique actuel.
Réactions politiques
Peu après le message de Trump, l’élu républicain du Texas, Brandon Gill, a affirmé sur X que la procédure de destitution serait lancée très bientôt. Cette déclaration intervient dans un climat de forte polarisation politique aux États-Unis.
Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre l’exécutif et le judiciaire sous l’administration Trump, soulignant les défis posés par les tentatives de l’exécutif de contourner les décisions judiciaires.