Le président ivoirien Alassane Ouattara a fait une déclaration forte ce jeudi, en marge de ses vœux au corps diplomatique : bien qu’il soit « désireux de continuer à servir » la Côte d’Ivoire, il affirme ne pas encore avoir pris de décision quant à une éventuelle candidature pour un quatrième mandat à l’élection présidentielle prévue en octobre 2025.
« Je n’ai pas encore pris de décision », a assuré le chef de l’État, tout en insistant sur son engagement et sa capacité à poursuivre ses fonctions. « Je suis en pleine santé et désireux de continuer de servir mon pays », a-t-il ajouté, sous les applaudissements nourris de son gouvernement.
Des potentiels successeurs évoqués, mais pas nommés
Lors de son discours, Alassane Ouattara a également évoqué la présence au sein de son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), de plusieurs personnalités capables de prendre la relève. « Nous avons au moins une demi-douzaine de candidats qui sont dans cette salle », a-t-il déclaré, sans toutefois révéler de noms.
Cette ouverture pourrait être une tentative d’apaisement, dans un contexte où le RHDP multiplie les appels à une nouvelle candidature du président sortant. Le parti a organisé plusieurs meetings en 2024, affirmant que M. Ouattara reste le « candidat naturel » pour l’échéance de 2025.
Retour sur les mandats d’Alassane Ouattara
Au pouvoir depuis 2011, Alassane Ouattara, aujourd’hui âgé de 83 ans, avait annoncé en 2020 son intention de céder la place à une nouvelle génération de dirigeants. Cependant, la mort brutale de son dauphin désigné, Amadou Gon Coulibaly, quelques mois avant l’élection présidentielle, avait contraint M. Ouattara à se représenter pour un troisième mandat, qu’il considère aujourd’hui comme une décision juste. « J’ai bien fait d’accepter la proposition de mon parti », a-t-il affirmé.
Une élection sous haute tension
La Côte d’Ivoire se prépare à une élection qui, selon Alassane Ouattara, sera « paisible, démocratique et transparente ». Ces assurances interviennent dans un pays marqué par des crises électorales violentes, notamment celle de 2010-2011, qui avait fait quelque 3.000 morts.
Dans l’opposition, plusieurs figures emblématiques se positionnent déjà pour 2025. L’ancien président Laurent Gbagbo, malgré une inéligibilité actuelle due à une condamnation judiciaire, a été investi par le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Son ex-épouse, Simone Gbagbo, a également annoncé sa candidature. Du côté du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam est pressenti comme favori, bien qu’il devra potentiellement affronter Jean-Louis Billon, candidat déclaré au sein du parti. Par ailleurs, le Front populaire ivoirien (FPI) a déjà investi l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan.
Une Côte d’Ivoire à l’heure des choix
La présidentielle d’octobre 2025 s’annonce comme un tournant décisif pour la Côte d’Ivoire, où les enjeux de stabilité, de démocratie et de développement économique restent cruciaux. En attendant une décision officielle de M. Ouattara, le paysage politique ivoirien demeure en effervescence, avec une compétition accrue entre les figures de l’opposition et les éventuels candidats du RHDP.
Perspectives
Alors que le pays aspire à des élections apaisées, les Ivoiriens attendent avec impatience de savoir si Alassane Ouattara cédera le flambeau ou s’engagera à nouveau pour diriger la nation. Une chose est sûre : le choix du président Ouattara pèsera lourdement sur l’avenir politique et social de la Côte d’Ivoire.
