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Corée du Sud : Yoon Suk-yeol, l’ancien président destitué, défie son arrestation

Pour la troisième journée consécutive, Yoon Suk-yeol, l’ex-président sud-coréen destitué, refuse de se soumettre à son arrestation, déclarant qu’il est déterminé à « lutter jusqu’au bout » contre les autorités qui souhaitent l’interroger sur sa tentative avortée d’instaurer la loi martiale.

Depuis le 2 janvier, Yoon Suk-yeol maintient sa position face aux enquêteurs du Bureau d’investigation sur la corruption des hauts responsables (CIO). Ce dernier, en charge des investigations sur le coup de force du 3 décembre, dispose jusqu’au 6 janvier pour exécuter le mandat d’arrêt émis par un tribunal de Séoul à son encontre.

Un mandat ignoré et des perquisitions entravées

Le CIO a obtenu ce mandat après que l’ancien président a manqué trois convocations successives pour un interrogatoire. Cependant, les forces de sécurité présidentielle, invoquant des questions de secret-défense, bloquent l’accès des enquêteurs à la résidence et au bureau de Yoon Suk-yeol, rendant toute tentative de perquisition impossible.

Le pays avait été choqué par l’instauration soudaine de la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre. Yoon Suk-yeol avait alors mobilisé l’armée pour tenter de contrôler le Parlement. Cet épisode, rapidement avorté, avait ravivé des souvenirs douloureux de la dictature militaire dans l’histoire sud-coréenne.

Quelques heures après ce coup de force, les parlementaires avaient réussi à voter une motion annulant la loi martiale, tandis que des milliers de manifestants pro-démocratie s’étaient rassemblés devant l’Assemblée. Cette mobilisation massive avait conduit à sa destitution le 14 décembre.

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Enquête pour rébellion et manifestations

Accusé de « rébellion », un crime passible de la peine de mort, Yoon Suk-yeol est au cœur d’une enquête judiciaire. Depuis la délivrance du mandat d’arrêt, des manifestations opposant ses partisans et ses détracteurs se déroulent régulièrement près de sa résidence à Séoul, sous la surveillance étroite des forces de l’ordre.

Dans une lettre adressée à ses sympathisants, Yoon Suk-yeol s’est présenté comme un défenseur de la souveraineté nationale face à des « menaces internes et externes ». Il y promet de continuer à se battre pour la nation, tout en surveillant les rassemblements via YouTube depuis son domicile.

Un recours contre le mandat d’arrêt

L’opposition, représentée par le Parti démocrate, a dénoncé ces déclarations comme étant « irresponsables » et « incitatrices à la violence ». De son côté, l’équipe juridique de Yoon Suk-yeol a intenté un recours pour contester la légalité du mandat d’arrêt, affirmant qu’il serait « illégal et invalide ».

Alors que le CIO continue de faire pression pour l’arrestation de l’ex-président, l’issue de cette confrontation demeure incertaine. Les prochains jours seront décisifs pour l’avenir de Yoon Suk-yeol et de la crise politique qui secoue la Corée du Sud.

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