ActualitéSanté

Canada : 1700 Postes en santé supprimés en deux Mois au Québec

Le réseau de la santé au Québec traverse une période tumultueuse avec l’annonce de coupes drastiques dans le personnel. En seulement deux mois, le nombre d’employés a diminué de près de 1700 personnes, passant de 349 434 en novembre à 347 734 à la mi-janvier. Ces suppressions de postes interviennent alors que le gouvernement cherche à combler un déficit de 1,5 milliard de dollars dans le secteur de la santé.

Des Coupes Massives en Montérégie-Ouest

Parmi les régions les plus touchées, la Montérégie-Ouest se distingue avec l’abolition de 160 postes au sein du CISSS. Ces suppressions affectent principalement des préposés aux bénéficiaires, des infirmières auxiliaires et des infirmières. Une centaine de postes vacants ont également été abolis, selon le Syndicat des professionnelles en soins de la Montérégie-Ouest (FIQ).

Mélanie Gignac, présidente du syndicat, exprime son incompréhension face à ces coupes alors que le réseau est déjà en manque de personnel. Elle dénonce une « vague de peur » infligée aux travailleuses, dont l’emploi est menacé par le système de supplantation. Ce système permet aux employés ayant plus d’ancienneté de prendre les postes de ceux qui en ont moins, mettant en péril l’emploi des plus jeunes.

Infirmières : comment les agences voient-elles la « petite révolution » de  Québec? | Radio-Canada

Témoignages de Détresse

Les témoignages d’employés touchés par ces coupes sont poignants. Une infirmière auxiliaire atteinte d’un cancer du sein a appris l’abolition de son poste par un gestionnaire qu’elle ne connaissait pas, sans obtenir de détails sur son avenir professionnel. Une autre, en congé de maternité, a découvert par courriel que son poste de jour avait été supprimé, la forçant à envisager un retour à un poste de nuit, incompatible avec sa situation familiale.

Réorganisation et Réduction du Déficit

Malgré ces coupes, le CISSS de la Montérégie-Ouest assure que des postes seront offerts dans des secteurs cliniques et dans les maisons des aînés. Jade St-Jean, cheffe du service des communications, précise que la réduction du recours au personnel d’agence et un contrôle accru des dépenses ont permis de réduire le déficit anticipé de moitié, passant de 140 millions à 83 millions de dollars.

Réactions Politiques

Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. André Fortin, député libéral, s’inquiète des répercussions sur les patients et le personnel, soulignant l’incertitude dans laquelle sont plongés les employés. Le ministre Christian Dubé, quant à lui, insiste sur la nécessité de réorganiser le personnel pour mieux répondre aux besoins, notamment en soirée et les week-ends.

Pascal Paradis, du Parti québécois, rappelle un rapport du Protecteur du citoyen de mars 2024, qui pointait une déshumanisation des soins. Il appelle à un diagnostic des problèmes du système de santé pour le rendre moins bureaucratique et plus efficace.

Un Système en Crise

Ces coupes soulèvent des questions sur l’efficacité et la gestion du système de santé québécois. La rigidité des conventions collectives, le manque de souplesse du personnel et la lenteur des négociations sont autant de facteurs pointés du doigt. La répartition des postes de gestion et la productivité du personnel dans les unités de soins sont également remises en question.

Alors que le réseau de la santé cherche à se réformer, les employés et les patients attendent des solutions concrètes pour améliorer l’accès aux soins et la qualité des services.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page