
L’ultimatum lancé par Elon Musk, le multimilliardaire et allié de Donald Trump, arrive à son terme. Les fonctionnaires fédéraux américains ont jusqu’à lundi minuit pour justifier leur récente activité professionnelle, sous peine d’être renvoyés. Cependant, les instructions contradictoires de leurs hiérarchies ajoutent à la confusion.
Une pression accrue sur les fonctionnaires
Sous la directive du président républicain de réduire les dépenses publiques, Elon Musk a exigé que les fonctionnaires fédéraux répondent à un courriel décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente. L’absence de réponse serait considérée comme une démission.
L’Office of Personnel Management (OPM) a relayé cette demande aux plus de deux millions d’employés concernés, leur demandant de détailler leurs activités sans divulguer d’informations confidentielles.
Confusion et contradictions
L’initiative de Musk, connu pour son exigence envers ses employés, a semé la confusion au sein de l’appareil d’État. Le courriel envoyé aux fonctionnaires ne mentionnait pas explicitement le risque de démission en cas de non-réponse.
Donald Trump, soutenant l’approche de Musk, a déclaré que ceux qui ne répondraient pas seraient « à moitié virés ou carrément renvoyés, » sans clarifier ses propos. Il a estimé que l’absence de réponse indiquait probablement que les employés n’existaient pas ou ne travaillaient pas.
Réactions variées des services
Plusieurs services, y compris ceux dirigés par des fidèles de Trump, ont conseillé aux fonctionnaires de ne pas répondre immédiatement. Le ministère de la Défense, le FBI, et le ministère des Affaires étrangères font partie de ceux qui ont émis des réserves.
En revanche, le ministère des Finances a demandé à ses employés de répondre avant minuit, arguant que cela reflétait une volonté de rendre des comptes similaire à celle du secteur privé.
Contestation syndicale
L’American Federation of Government Employees (AFGE), principal syndicat des fonctionnaires fédéraux, a promis de contester toute fin de contrat illégale. Son président, Everett Kelley, a dénoncé le « mépris total » de Musk et de l’administration Trump pour les employés fédéraux.
Des voix dissidentes se font également entendre au sein du camp républicain. Le sénateur John Curtis a appelé à plus de compassion, soulignant que les fonctionnaires sont des « vrais gens » avec des « vraies vies. »
Une offensive contre la bureaucratie
Cette initiative s’inscrit dans une série de mesures visant à réduire la bureaucratie fédérale, jugée trop lourde et coûteuse par Trump et ses soutiens. En cinq semaines, l’administration a licencié des milliers d’employés et suspendu l’activité de plusieurs organes de régulation, confiant les postes clés à des fidèles de Trump.
La situation met en lumière les tensions entre la volonté de réduire les dépenses publiques et le respect des droits des employés fédéraux.