
Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), un groupe d’autodéfense connu sous le nom de Wazalendo joue un rôle crucial aux côtés de l’armée congolaise dans les affrontements contre le mouvement rebelle M23. Ce groupe, dont le nom signifie « Patriotes » en swahili, a une histoire qui remonte à 1996 et continue de faire parler de lui aujourd’hui.
Origines et Signification
Le mouvement Wazalendo est né en réponse aux guerres répétées qui ont ravagé l’est de la RDC. Lorsque la population de cette région s’est retrouvée sans protection face aux invasions du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi, elle a pris les armes pour défendre sa patrie. Le terme « Wazalendo » incarne cet esprit patriotique et l’amour pour le pays.
Expansion et Organisation
Initialement formé dans les provinces du Nord et du Sud Kivu, le mouvement s’est étendu à d’autres régions de la RDC, notamment le Tanganyika, le Maniema, l’Ituri et les provinces du Kasaï. Contrairement à l’armée congolaise, les Wazalendo n’ont pas de grades mais sont organisés en unités telles que des équipes, sections, pelotons, compagnies, bataillons et brigades. Leur mission principale est de protéger l’intégrité territoriale du pays contre toute agression étrangère.
Soutien à l’Armée Congolaise
Depuis 2022, les Wazalendo apportent un soutien actif aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans les combats contre le M23. Ils sont présents sur les lignes de front dans le Nord et le Sud-Kivu, et continuent de combattre même après le repli de l’armée dans certains villages. Leur engagement est motivé par la volonté de sauver la patrie à tout prix.
Les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP)
En septembre 2023, le gouvernement congolais a créé les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) à partir de membres des Wazalendo. Cette initiative vise à officialiser leur rôle en tant que force supplétive. Les VDP et les Wazalendo sont souvent utilisés de manière interchangeable sur le terrain, et ils reçoivent un soutien logistique et financier de l’État congolais.
Accusations d’Exactions
Malgré leur rôle dans la défense du territoire, les Wazalendo sont accusés de violations des droits de l’homme, notamment des pillages et des violences sexuelles. Le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) et d’autres organisations ont documenté ces exactions, soulignant que la prolifération de ces groupes armés contribue à l’insécurité dans la région.
L’Avenir des Wazalendo
L’avenir des Wazalendo après la guerre reste incertain. Selon William Amuri Yakutumba, commandant des forces Wazalendo, les membres du mouvement auront le choix entre intégrer l’armée congolaise ou suivre un processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) pour retourner à la vie civile.
Les Wazalendo incarnent à la fois l’espoir et les défis de la RDC. Leur engagement patriotique est essentiel pour la défense du territoire, mais les accusations d’exactions soulèvent des questions sur leur rôle et leur avenir. Alors que les combats se poursuivent, il est crucial que toutes les parties respectent le droit international humanitaire pour garantir la sécurité et les droits des civils.