
Le président américain Donald Trump a signé un décret imposant un tarif douanier de 25 % sur toute importation d’acier et d’aluminium aux États-Unis. Cette mesure entrera en vigueur le 12 mars prochain, a annoncé la Maison-Blanche.
Une décision sans exception apparente
« Aujourd’hui, je simplifie nos droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin que tout le monde comprenne ce que cela signifie. C’est 25 %, sans exception ou exemption. Et c’est tous les pays », a déclaré Donald Trump à la Maison-Blanche. Cependant, il a indiqué qu’une exemption pourrait être accordée à l’Australie, en raison de son excédent commercial avec les États-Unis.
Le Canada, premier fournisseur d’acier et d’aluminium des États-Unis, est directement touché par cette mesure, aux côtés du Brésil, du Mexique, de la Corée du Sud et du Vietnam pour l’acier, ainsi que des Émirats arabes unis, de la Russie et de la Chine pour l’aluminium.
Vers des taxes douanières réciproques
Depuis le Bureau ovale, Donald Trump a également annoncé qu’il instaurerait sous peu des taxes réciproques. « Les importations aux États-Unis de produits en provenance d’un pays tiers seront frappées par des taxes identiques à celles visant les produits américains dans ce pays », a-t-il affirmé.
Concernant d’éventuelles mesures de rétorsion de la part de pays partenaires, le président américain a déclaré : « Cela ne me dérange pas. »
Le Canada dans le viseur de Trump
Dans un discours qui a fait grand bruit, Donald Trump a aussi évoqué sa volonté d’intégrer le Canada comme le 51e État des États-Unis. « Nous produirons l’acier et l’aluminium ici, aux États-Unis. Nous n’avons pas besoin que ça soit produit au Canada. […] C’est pour cette raison-là que le Canada devrait devenir notre 51e État », a-t-il affirmé.
Un précédent en 2018
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump impose des tarifs douaniers sur ces métaux. En mars 2018, lors de son premier mandat, il avait instauré des taxes similaires, avant d’accorder une exemption temporaire au Canada. Cette exemption avait pris fin le 31 mai 2018, entraînant une riposte d’Ottawa par des contre-tarifs sur des produits américains, tels que le jus d’orange de Floride. Un accord avait finalement été trouvé en mai 2019 pour lever ces restrictions.
Réactions internationales et possibles contre-mesures
Le Canada n’a pas tardé à réagir. Le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a dénoncé ces tarifs comme « totalement injustifiés ». Il a assuré que le gouvernement canadien travaillait à une réponse « claire et mesurée ».
Le premier ministre Justin Trudeau a quant à lui affirmé que le Canada riposterait en imposant des contre-tarifs douaniers de 25 % sur 155 milliards de dollars de produits américains si les mesures de Trump étaient mises en œuvre.
Au Québec, le premier ministre François Legault a rappelé que la province exporte 2,9 millions de tonnes d’aluminium aux États-Unis, soit 60 % des besoins américains. « Préfèrent-ils s’approvisionner en Chine ? » a-t-il interrogé.
L’Union européenne a également fait entendre sa voix. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a assuré que l’UE répliquerait comme en 2018, en ciblant des produits emblématiques américains.
En Chine, les nouvelles taxes américaines s’ajoutent à celles déjà en place, portant à 525 milliards de dollars les importations visées. Pékin a annoncé des mesures de rétorsion sur 14 milliards de dollars de produits américains, tout en affirmant qu’aucune partie ne sort gagnante d’une guerre commerciale.
Alors que les tensions commerciales s’exacerbent, cette nouvelle décision de Donald Trump pourrait marquer un tournant dans les relations économiques internationales.