Le 29 novembre, Ngozi Okonjo-Iweala a été reconduite pour un second mandat à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Première femme et première Africaine à occuper ce poste, la Nigériane entame une nouvelle phase de leadership dans une institution confrontée à des défis de taille.
C’est un nouveau challenge qui s’annonce complexe pour la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala qui vient d’être reconduite à la tête de l’OMC. Son rôle sera particulièrement scruté dans un contexte de tensions commerciales exacerbées et face au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, une perspective qui pourrait bouleverser les équilibres internationaux.
Un premier mandat sous le signe des réformes
Arrivée à la tête de l’OMC en mars 2021, Ngozi Okonjo-Iweala a imprimé sa marque par son approche réformatrice. Économiste chevronnée et ancienne ministre des Finances du Nigeria, elle a plaidé pour une modernisation des règles commerciales mondiales et un soutien accru aux pays en développement. Sous son mandat, l’OMC a également progressé sur des dossiers épineux, tels que les négociations sur les subventions à la pêche et la distribution équitable des vaccins contre la COVID-19.
Cependant, ses efforts ont souvent été freinés par les divisions entre grandes puissances économiques, notamment entre les États-Unis et la Chine, et par une montée des politiques protectionnistes dans plusieurs régions du monde.
Le retour de Donald Trump : un nouveau défi
La réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2024 pose un défi de taille pour l’OMC. Lors de son premier mandat, Trump avait vivement critiqué l’organisation, bloqué la nomination de juges à son organe de règlement des différends et menacé de retirer les États-Unis de l’institution. Bien que ses positions exactes restent à préciser, son retour pourrait intensifier les tensions commerciales mondiales, obligeant l’OMC à jouer un rôle de médiateur plus actif.
Pour Ngozi Okonjo-Iweala, la tâche consistera à maintenir l’engagement des États-Unis tout en préservant l’équilibre des intérêts des autres membres, notamment les économies émergentes et les pays en développement.
Une vision tournée vers l’avenir
Dans son discours de reconduction, Okonjo-Iweala a souligné l’importance de renforcer le système commercial multilatéral et de répondre aux défis contemporains tels que la transition écologique et l’intégration des nouvelles technologies dans le commerce mondial. Elle a également réaffirmé son engagement envers les pays vulnérables, plaidant pour une organisation plus inclusive et équitable.
Sa réélection est perçue comme un signal fort en faveur de la continuité et d’une gestion efficace. Elle bénéficie d’un large soutien international, malgré les critiques de certains membres qui estiment que les réformes n’ont pas progressé assez rapidement.
Vers une nouvelle ère pour l’OMC ?
Alors que l’économie mondiale reste marquée par les perturbations liées à la pandémie et aux conflits géopolitiques, Ngozi Okonjo-Iweala devra naviguer dans un contexte incertain. Son leadership sera essentiel pour redonner confiance aux membres de l’OMC et pour renforcer son rôle dans la régulation des échanges mondiaux.
Avec un second mandat à l’horizon, la Nigériane semble prête à relever ces défis, déterminée à écrire une nouvelle page dans l’histoire de l’OMC et à défendre l’idée d’un commerce mondial plus juste et durable.