L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) est actuellement au cœur d’une vive polémique concernant l’expulsion d’étudiants étrangers en raison d’impayés. Cette décision, jugée drastique par plusieurs acteurs, engendre des conséquences majeures pour ces étudiants, dont certains voient leur avenir au Canada compromis.
Une décision aux impacts dévastateurs
Selon le règlement en vigueur, les étudiants étrangers expulsés perdent automatiquement leur permis d’études, ce qui les prive également de la possibilité de travailler au Canada. Pour beaucoup, cette situation signifie un retour forcé dans leur pays d’origine, sauf s’ils parviennent à obtenir un autre statut auprès d’Immigration Canada.
Régis D’Assomption, vice-président de l’Association des étudiants internationaux de l’UQAC, alerte sur les répercussions de cette mesure : « Ça crée beaucoup d’angoisse, beaucoup d’anxiété. La détresse psychologique a explosé ces dernières semaines. » Il souligne avoir reçu une vingtaine de demandes d’aide d’étudiants touchés par l’annulation de leur inscription.
Des vies bouleversées et des solutions demandées
M. D’Assomption appelle la direction de l’UQAC à revoir sa position en proposant une alternative. Il suggère, par exemple, de permettre aux étudiants ayant complété au moins les deux tiers de leur session de poursuivre leurs études via une entente de paiement différé.
Pourtant, la situation est complexe. Marie-Karlynn Laflamme, porte-parole de l’université, révèle qu’une partie des étudiants concernés ne se sont jamais présentés aux cours après leur arrivée au Canada. « Il y a des étudiants admis et inscrits, mais pour lesquels on n’a ni note, ni paiement », explique t-elle.
Ces cas spécifiques viennent ternir l’image des étudiants en règle et compliquent les initiatives de soutien.
Un phénomène inquiétant
Les données montrent que l’UQAC est devenue un foyer important de demandes d’asile. En 2023, 300 étudiants inscrits ont choisi cette voie, plaçant l’établissement au sommet des universités québécoises dans ce domaine.
Cette session-ci, l’UQAC compte 7000 inscriptions, dont 2500 concernent des étudiants étrangers. Ce contexte souligne la pression croissante sur les universités pour équilibrer leurs obligations académiques et financières avec un soutien adapté aux étudiants internationaux.
Une crise à résoudre en urgence
La situation actuelle met en lumière une crise systémique nécessitant des mesures immédiates. Si la direction de l’UQAC souhaite préserver sa réputation internationale et garantir un avenir stable à ses étudiants étrangers, elle devra trouver un équilibre entre ses impératifs financiers et sa mission éducative.
Dans l’attente d’une solution, de nombreux étudiants se retrouvent dans l’incertitude, face à des choix déchirants et un avenir assombri.