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Canada : des débroussailleurs se disent « exploités » par des sous-traitants d’Hydro-Québec

Dans le secteur forestier québécois, les débroussailleurs se mobilisent de plus en plus pour dénoncer des conditions de travail qu’ils jugent « inacceptables » au sein des chantiers de sous-traitance d’Hydro-Québec. Ces travailleurs, chargés d’entretenir les abords des lignes de transmission d’électricité, affirment être victimes d’abus, avec des rémunérations faibles, des horaires épuisants et un manque de reconnaissance de leur statut.

Des conditions de travail jugées difficiles

Dans les chantiers de débroussaillage, souvent situés dans des zones éloignées, les débroussailleurs travaillent dans des environnements difficiles, parfois sans accès à des commodités de base. Selon plusieurs témoignages, les travailleurs passeraient de longues journées à nettoyer la végétation sous des conditions météorologiques variées, allant des fortes chaleurs en été aux températures glaciales en hiver. « On nous demande de travailler dix, voire douze heures par jour, sans pause décente, dans des milieux où les risques d’accident sont élevés », explique un débroussailleur sous couvert d’anonymat.

Certains travailleurs reprochent aux sous-traitants d’Hydro-Québec de négliger leur sécurité et de les soumettre à des cadences infernales. Un autre débroussailleur évoque l’absence d’un équipement de protection de qualité et de mesures d’encadrement suffisantes : « Nous sommes exposés aux dangers de la forêt, aux équipements qui ne sont pas toujours en bon état, et il n’y a pas assez de soutien pour les soins médicaux en cas de blessure. »

Des débroussailleurs se disent « exploités » par des sous-traitants  d'Hydro-Québec | Radio-Canada

Des rémunérations qui suscitent la colère

En plus de ces conditions de travail difficiles, les débroussailleurs dénoncent des salaires insuffisants qui ne correspondent pas à la pénibilité de leurs tâches. Avec des salaires horaires variant entre 17 et 20 dollars canadiens pour une tâche exigeante, les débroussailleurs estiment que la rémunération est loin d’être équitable. « Nous sommes payés au minimum, sans avantages sociaux ni assurance. La situation est particulièrement dure pour ceux d’entre nous qui ont des familles à nourrir », témoigne un père de deux enfants qui travaille dans le domaine depuis plus de cinq ans.

Les syndicats, de leur côté, appellent les autorités provinciales et Hydro-Québec à revoir les conditions de travail des débroussailleurs et à mettre en place des régulations pour s’assurer que les sous-traitants respectent les normes minimales de travail.

La responsabilité d’Hydro-Québec en question

Face à ces critiques, Hydro-Québec, entreprise publique et principal fournisseur d’électricité au Québec, se retrouve interpellée. Bien qu’elle ne soit pas directement responsable de l’embauche et de la gestion des débroussailleurs, l’entreprise est pointée du doigt en raison de sa relation contractuelle avec les sous-traitants. De nombreux observateurs estiment qu’Hydro-Québec a la responsabilité morale d’assurer des conditions de travail décentes pour toutes les personnes intervenant sur ses chantiers.

Hydro-Québec, dans une récente déclaration, a affirmé que ses sous-traitants doivent respecter les lois du travail en vigueur et les normes de sécurité. Cependant, la société n’a pas spécifié de mesures concrètes pour renforcer ses contrôles. Cette prise de position est jugée insuffisante par les travailleurs, qui réclament des actions plus fermes. Selon les débroussailleurs, la seule solution viable serait qu’Hydro-Québec établisse des critères plus stricts et intensifie les inspections pour s’assurer du respect des normes.

Quatre travailleurs pour deux lits, dans un logement loué

Des revendications pour un avenir meilleur

Les débroussailleurs espèrent que leurs revendications entraîneront des changements significatifs. En parallèle, plusieurs syndicats prévoient de nouvelles actions pour mettre la pression sur Hydro-Québec et ses sous-traitants. « Il est temps que nous obtenions un salaire décent, de bonnes conditions de travail et une reconnaissance pour notre contribution », résume un représentant syndical.

La mobilisation des débroussailleurs souligne une problématique plus large touchant le monde des travailleurs de la sous-traitance, souvent invisibles mais essentiels pour de nombreuses entreprises. En élevant leurs voix, ils espèrent obtenir une reconnaissance qui leur a longtemps échappé et des conditions de travail dignes de leur dévouement.

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