Au Cameroun, l’année 2025 débute sous le signe de l’effervescence politique, marquée par les messages de fin d’année des principaux leaders de l’opposition. Des messages qui indiquent la feuille de route de chaque leader politique camerounais à la veille de la cruciale élection présidentielle de 2025.
Alors que le Cameroun se prépare à une élection présidentielle cruciale en octobre prochain, les discours des opposants au régime de Paul Biya, au pouvoir depuis quatre décennies, résonnent déjà comme des professions de foi électorales.
Cabral Libii : entre critique acerbe et appel au changement
Le président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), Cabral Libii, a ouvert le bal des discours de fin d’année en dressant un portrait accablant de la situation du pays. À travers un ton incisif, il a dénoncé les méfaits de la mauvaise gouvernance et les scandales financiers qu’il attribue au pouvoir en place. Libii a appelé les Camerounais à tourner la page de ce qu’il qualifie de « système corrompu » et à s’engager pour un avenir meilleur.
Joshua Osih : pour un front progressiste
Joshua Osih, du Front Social Démocrate (FSD), a choisi une approche constructive en proposant la création d’un « front progressiste ». Ce projet ambitieux vise à unir les forces politiques et syndicales du pays pour relever les défis sécuritaires et économiques. Osih promet notamment de résoudre les crises majeures en cent jours s’il accède au pouvoir.
Maurice Kamto : une candidature affirmée et des propositions concrètes
Le message de fin d’année de Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a suscité une attention particulière. Se positionnant comme le principal adversaire du régime actuel, Kamto a dressé un tableau sombre de la gestion du pays par Paul Biya. Il a pointé les crises séparatistes dans les régions anglophones, les attaques persistantes de Boko Haram dans l’Extrême-Nord, ainsi que la détérioration économique marquée par l’endettement croissant et la cherté de la vie.
Parmi les promesses phares de son programme, Kamto s’est engagé à réduire le prix du carburant à 480 FCFA par litre et à améliorer la gestion des ressources publiques. Il a également proposé une initiative inédite : la coorganisation de la Coupe du Monde de football 2038 par le Cameroun, le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Une idée qui a enthousiasmé ses partisans.
Mais l’annonce la plus marquante de son discours reste sans conteste la confirmation de sa candidature à l’élection présidentielle. « Je serai candidat », a-t-il affirmé avec fermeté, appelant les Camerounais à s’inscrire massivement sur les listes électorales pour garantir des élections libres et transparentes. Kamto n’a pas manqué de critiquer ELECAM, l’organe électoral qu’il accuse de biais antidémocratiques.
Une année sous haute tension politique
Ces différents discours marquent le début d’une année où les enjeux électoraux domineront l’agenda politique au Cameroun. La confrontation s’annonce d’autant plus intense que les opposants semblent déterminés à mobiliser leurs bases et à offrir une alternative crédible au régime en place. Pour les Camerounais, ces vœux de nouvel an résonnent comme un appel à la responsabilité citoyenne et à l’engagement pour un changement profond.
