Une cour d’appel fédérale a confirmé lundi que l’ancien président Donald Trump devra payer 5 millions $ US à la chroniqueuse E. Jean Carroll. Cette décision fait suite à un verdict rendu en mai 2023 par un jury de Manhattan, qui avait conclu que Trump avait abusé sexuellement de Mme Carroll dans une cabine d’essayage d’un grand magasin dans les années 1990 et l’avait diffamée avec des propos tenus en 2022.
Les faits et la décision judiciaire
Lors du procès, E. Jean Carroll, chroniqueuse de longue date, a témoigné qu’une rencontre amicale en 1996 s’était transformée en une agression dans une cabine d’essayage. Donald Trump, absent lors de ce procès, avait nié les faits. Malgré cela, le jury a accordé à Mme Carroll des dommages-intérêts pour abus sexuel et diffamation.
En janvier 2024, un second procès pour diffamation a attribué à Mme Carroll 83,3 millions $ US supplémentaires. Ce second verdict découle de propos tenus par Trump en 2019, qu’un juge a jugés diffamatoires. Les appels concernant cette dernière décision sont toujours en cours.
Arguments rejetés par la cour d’appel
Dans leur avis, les juges de la Deuxième Cour d’appel des États-Unis ont confirmé que le procès s’était déroulé sans erreur judiciaire notable. Les avocats de Trump avaient contesté la décision, estimant que le juge avait permis des témoignages biaisés et utilisé des preuves inadmissibles, comme la fameuse vidéo Access Hollywood où Trump se vantait de pouvoir « attraper » les femmes sans leur consentement.
Les juges ont souligné que les témoignages de deux autres femmes affirmant avoir été agressées par Trump étaient pertinents, révélant un schéma de comportement similaire.
Réactions des parties
Steven Cheung, porte-parole de Donald Trump, a qualifié cette affaire de « chasse aux sorcières » orchestrée par les démocrates. À l’inverse, Roberta Kaplan, avocate de Mme Carroll, s’est déclarée satisfaite de la décision, saluant l’attention portée par la cour aux arguments des deux parties.
Un impact durable sur les deux parties
Jean Carroll a affirmé que les diffamations publiques de Donald Trump ont profondément affecté sa vie, générant des menaces de mort et l’isolant socialement. Trump, quant à lui, a participé brièvement au second procès mais a affiché une attitude agitée tout au long des audiences. Avec cette condamnation confirmée, cette affaire marque un coup dur pour l’ancien président, tout en réaffirmant la position de la justice face aux allégations d’abus sexuels et de diffamation.
