Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra effectue une visite officielle en Russie, où il est arrivé dans la soirée du mercredi 15 janvier. Prévue sur trois jours, cette visite marque une nouvelle étape dans les relations étroites entre Bangui et Moscou.
Près de six mois après leur dernier entretien en marge du sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, le Président Centrafricain Faustin Archange Toudéra rencontre le président russe Vladimir Poutine ce jeudi 16 janvier au Kremlin.
Un partenariat stratégique renforcé
Selon le Kremlin, les discussions entre les deux chefs d’État porteront sur des thématiques variées. Parmi elles, le développement de la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique, commercial et humanitaire. Des questions internationales et régionales seront également abordées, avec une attention particulière sur les enjeux de sécurité, un domaine que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qualifie de « très sensible ».
Cette visite intervient dans un contexte favorable pour la République centrafricaine. En juillet dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a levé l’embargo sur les armes imposé au pays depuis 2013. En novembre, les restrictions sur les exportations de diamants centrafricains, en vigueur depuis la même année, ont également été levées. Ces décisions, perçues comme une victoire diplomatique pour Bangui, sont en partie attribuées au soutien actif de la Russie, selon des sources proches du ministère russe de la Défense.
Des enjeux économiques et sécuritaires
À la veille de cette rencontre, le ministère centrafricain des Mines a annoncé la signature d’un mémorandum avec la Russie portant sur la gestion des ressources naturelles. Ce partenariat pourrait se traduire par des projets concrets dans l’évaluation et l’exploitation des richesses minières centrafricaines, notamment les diamants et l’or.
De son côté, Moscou semble prêt à tirer parti de cette coopération renforcée. Des observateurs, comme la chaîne Telegram Rybar, évoquent des contreparties potentielles que la Russie pourrait exiger, en échange de son aide passée. Parmi elles figurent l’ouverture d’une base militaire russe en Centrafrique et de nouveaux avantages pour les entreprises minières russes.
Une dimension humanitaire à ne pas négliger
Au-delà des enjeux économiques et stratégiques, la dimension humanitaire pourrait également figurer en bonne place dans les discussions. La Russie, qui a déjà fourni des aides importantes à Bangui, pourrait être sollicitée pour un nouveau lot d’assistance humanitaire, alors que le pays fait face à des défis persistants en matière de développement et de sécurité.
Un partenariat gagnant-gagnant ?
Cette visite officielle de Faustin-Archange Touadéra au Kremlin reflète une dynamique croissante entre la Centrafrique et la Russie, dans un contexte où Moscou cherche à renforcer son influence en Afrique. Si ce rapprochement permet à Bangui de consolider ses capacités militaires et économiques, il offre également à la Russie un accès stratégique aux ressources naturelles et à une position géopolitique clé sur le continent.
Les résultats des entretiens entre les deux dirigeants pourraient bien définir les contours de cette relation pour les années à venir, alors que les deux pays entendent construire un partenariat qu’ils qualifient de « mutuellement bénéfique ».
