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Canada : un ex-député réclame 2 millions $ à l’Assemblée nationale

L’ancien député de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Claude Surprenant, poursuit l’Assemblée nationale pour 2 millions de dollars.

Claude Surprenant, ancien député de la circonscription de Groulx, a récemment intenté une poursuite de 2 millions de dollars contre l’Assemblée nationale. Ce geste marque un nouveau chapitre dans une saga politique qui continue de captiver l’attention des observateurs de la scène québécoise.

Élu en 2014, M. Surprenant avait été exclu du caucus de la CAQ en 2017 à la suite d’allégations de mauvaise gestion financière, qu’il a toujours niées. Bien que cette affaire ait terni sa carrière politique, il a depuis été blanchi des accusations d’irrégularités dans ses dépenses. L’Assemblée nationale a d’ailleurs reconnu une injustice dans son dossier, poussant l’ex-député à réclamer réparation.

Dans une lettre adressée au Parlement, M. Surprenant demande 2 millions de dollars en dommages, bien qu’il précise qu’il ne s’agit pas d’une mise en demeure. Il affirme avoir été victime d’un traitement injuste, portant notamment atteinte à sa réputation.

Les revendications de Claude Surprenant

Dans son recours judiciaire, M. Surprenant soutient que son exclusion du caucus et le traitement médiatique de l’affaire reposaient sur des accusations non fondées. Il dénonce également le rôle de l’Assemblée nationale, qu’il accuse d’avoir failli à son devoir d’impartialité et de protection envers ses membres. « J’espère qu’après huit ans de traversée du désert, les élus se rallieront à la juge qui a fait retirer le blâme à mon égard. Ils doivent honorer les valeurs fondamentales de l’Assemblée nationale. J’ai besoin de leur sollicitude et de leur courage pour réparer rapidement cette injustice« , a-t-il écrit dans une longue missive actuellement examinée par le Bureau de l’Assemblée nationale.

M. Surprenant critique également Julie Nadeau, une attachée politique qu’il avait congédiée et qui l’avait accusé à tort. En février 2022, le Tribunal administratif du travail a donné raison à l’ex-député concernant le congédiement de Mme Nadeau. Plus tard, en 2023, celle-ci a été condamnée par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) à 15 mois de prison avec sursis pour fraude et parjure. Il a été révélé qu’elle détournait des fonds du compte bancaire du bureau du député vers son compte personnel.

Réactions politiques et publiques

La démarche de Claude Surprenant a suscité des réactions variées. Certains la perçoivent comme une tentative légitime de rétablir son honneur après des années d’injustice, tandis que d’autres considèrent la somme réclamée comme excessive et potentiellement nuisible à l’image de l’Assemblée nationale.

Le premier ministre François Legault, chef de la CAQ, n’a pas encore commenté publiquement cette affaire. Toutefois, certains membres de son parti ont rappelé que les décisions prises en 2017 visaient à préserver l’intégrité du caucus.

Une affaire qui soulève des enjeux de gouvernance

Au-delà de la somme réclamée, cette poursuite soulève des questions sur la gestion des allégations de mauvaise conduite au sein des institutions publiques. Comment protéger la réputation des élus tout en assurant transparence et reddition de comptes?

Pour Claude Surprenant, cette bataille représente une quête de justice. Il espère que son dossier sera confié à un arbitre indépendant nommé avec l’accord des parties. « Les élus doivent mieux honorer leur rôle et protéger leurs pairs. Les conséquences ont été terribles pour moi « , insiste-t-il.

L’issue de cette affaire pourrait influencer le fonctionnement futur de l’Assemblée nationale, particulièrement en matière de gestion des accusations contre ses membres. En attendant, Claude Surprenant se dit déterminé à aller jusqu’au bout pour défendre sa cause.

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