Jacob Alves, âgé de 24 ans, a été condamné mardi à 11 ans de prison pour homicide involontaire suite à la mort tragique d’un étudiant dans une résidence universitaire située dans le quartier Annex lors de l’Halloween 2019. Initialement accusé de meurtre non prémédité envers Fidaws Nabizada, un jury a rendu un verdict d’homicide involontaire en août 2023.
La victime, Fidaws Nabizada, âgée de 19 ans et originaire d’Afghanistan, a été poignardée alors qu’elle tentait d’intervenir dans une altercation. L’agresseur avait déjà blessé six autres étudiants avant l’arrivée de Nabizada.
Alves a également été reconnu coupable de six chefs d’accusation pour agression armée et blessures infligées.
Les faits
Lors du prononcé de la sentence, la juge Kelly Byrne de la Cour supérieure de l’Ontario a retracé les événements ayant conduit au drame.
Jacob Alves a d’abord blessé une personne à l’intérieur d’une maison transformée en attraction de maison hantée pour Halloween, ce qui a provoqué une bagarre et conduit à son expulsion de la fête. Malgré cela, il est resté sur le perron, espérant y retourner.
Voyant que l’accès lui était refusé, Alves s’est attaqué aux invités arrivant sur les lieux, les agressant successivement. Il ne connaissait aucune de ses victimes.
Fidaws Nabizada, la dernière victime, a succombé à ses blessures deux jours après avoir été poignardé dans une ruelle. Alves l’avait poursuivi en le menaçant de mort avant de porter un coup fatal à son thorax.
Réfutation des arguments de la défense
La défense avait plaidé que l’accusé était tellement intoxiqué par l’alcool et les drogues qu’il n’avait aucun souvenir des événements. Cependant, la juge Byrne a rejeté cette version, affirmant que son taux d’alcoolémie semblait faible à modéré et que l’accusé était capable de tenir une conversation cohérente avec les ambulanciers lors de son arrestation.
L’argument de légitime défense, basé sur le fait que la victime aurait brandi une poubelle, a également été écarté. La juge a précisé que Nabizada n’a jamais utilisé cet objet contre son agresseur.
Facteurs aggravants et atténuants
La juge Byrne a tenu compte de plusieurs éléments aggravants, notamment la nature indépendante de chaque agression. Elle a insisté sur le fait que les sept victimes, non armées, étaient vulnérables, et que certaines avaient été attaquées par surprise.
Cependant, des éléments atténuants ont également été pris en considération, comme l’absence de casier judiciaire de Jacob Alves, son comportement exemplaire en détention, ses remords et le soutien de sa famille.
La juge a également mentionné les conditions difficiles de sa détention préventive durant la pandémie, mais a refusé de considérer la volonté de l’accusé de plaider coupable comme un facteur atténuant.
Réactions
La Couronne avait réclamé une peine de 17 ans, tandis que la défense plaidait pour 6 ans, en demandant une libération immédiate en raison du temps déjà purgé. Avec les crédits pour détention préventive, Alves n’aura plus que trois ans et trois mois à passer en prison.
La famille de l’accusé, visiblement bouleversée, a exprimé son désaccord. « Garde la tête haute, mon garçon », a crié son père, Antonio Alves, tout en affirmant que la vérité éclaterait un jour.
De leur côté, les proches de Fidaws Nabizada ont quitté le tribunal, abattus par la sentence, sans faire de commentaire.
