L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) vient de prendre une décision drastique : annuler les inscriptions de 106 étudiants n’ayant pas réglé leurs frais de scolarité pour la session d’automne. Une décision controversée…
C’est une premiére dans son histoire ! L’université du Québec vient de décider que 106 étudiants n’ayant pas réglé leurs frais de scolarité pour la session d’automne sont simplement expulsé des éffectifs. Toutefois, La direction de l’Université précise que la majorité des 106 étudiants expulsés pourront revenir aux études en janvier prochain s’ils ont payé la totalité de leur dû.
Une décision motivée par la gestion financière
La date limite pour régulariser les paiements avait été fixée au 7 novembre, et les étudiants ayant encore des soldes importants à cette échéance ont été désinscrits. Selon Marie-Karlynn Laflamme, directrice des Affaires publiques de l’UQAC, cette mesure s’inscrit dans une démarche de « saine gestion des finances » de l’université, qui fait face à un déficit de 6,4 millions de dollars.
« Plus d’un million de ce déficit est attribuable à des défauts de paiement, notamment de la part d’étudiants internationaux », explique-t-elle. Une situation aggravée par les obligations financières de l’établissement : « Lorsque l’étudiant est inscrit, nous devons transférer environ 9000 $ des 14 000 $ payés par un étudiant au baccalauréat au gouvernement québécois, qu’il assiste ou non aux cours. » Cette charge, non couverte par les paiements, a pesé lourdement sur les finances de l’université.
Une analyse au cas par cas
L’UQAC affirme avoir procédé à une évaluation individualisée avant de prendre ces décisions. Les situations des étudiants ont été analysées en tenant compte des preuves de paiement à venir ou de leur proximité avec la diplomation. Cependant, ceux qui n’avaient pas payé au moins 25 % de leur facture totale ont été exclus, souligne l’université.
Des étudiants étrangers particulièrement touchés
La forte proportion d’étudiants étrangers parmi les expulsés illustre un problème structurel. Ces étudiants, qui paient des frais de scolarité beaucoup plus élevés que les résidents canadiens, rencontrent souvent des difficultés financières, accentuées par les coûts de la vie et les restrictions en matière de travail pendant les études.
Un impact humain et académique
Cette décision a des répercussions importantes pour les étudiants concernés. Perdre leur inscription signifie non seulement une interruption de leur parcours académique, mais aussi des complications pour leur statut migratoire, particulièrement pour les étudiants internationaux.
Pour l’UQAC, cette mesure soulève également des questions sur l’équilibre entre la rigueur financière et la mission éducative. Si l’université doit maintenir ses comptes en ordre, les défis rencontrés par ses étudiants, notamment étrangers, méritent une réflexion approfondie.
Un débat à poursuivre
Cette situation met en lumière les tensions entre les besoins financiers des institutions universitaires et les réalités économiques des étudiants, particulièrement ceux venant de l’étranger. Des solutions pérennes, telles que l’augmentation des soutiens financiers ou la révision des frais imposés, pourraient contribuer à éviter de telles situations à l’avenir.
L’UQAC, tout en défendant sa décision, pourrait être amenée à dialoguer davantage avec les parties prenantes pour mieux concilier ses impératifs financiers et son rôle éducatif. Pour les étudiants concernés, l’avenir reste incertain, mais certains espèrent une révision ou une aide leur permettant de poursuivre leurs études.