Le paysage politique canadien est en ébullition suite à l’annonce, lundi 6 janvier 2025, de la démission de Justin Trudeau en tant que premier ministre du Canada et chef du Parti libéral. Devant sa résidence officielle, M. Trudeau a déclaré qu’il quitterait ses fonctions dès qu’un successeur serait choisi, marquant la fin d’une ère qui aura duré près d’une décennie.
Une transition politique imminente
M. Trudeau a demandé à la gouverneure générale, Mary Simons, de proroger le Parlement jusqu’au 24 mars, donnant ainsi au Parti libéral le temps de choisir un nouveau leader. Les opposants politiques, quant à eux, ne se contentent pas d’attendre ce changement interne. Ils demandent à cor et à cri la tenue d’élections fédérales anticipées, prévoyant une bataille acharnée pour reconquérir le pouvoir.
Qui pour succéder à Justin Trudeau ?
Plusieurs noms circulent déjà pour la succession de Justin Trudeau. Parmi les favoris figurent Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada, et Chrystia Freeland, ex-vice-première ministre. Dans une déclaration, M. Carney a exprimé sa gratitude envers M. Trudeau pour son engagement au service public, tout en laissant entendre qu’il pourrait envisager de briguer la chefferie libérale. Il a appelé à des « changements constructifs » et à un « plan économique ambitieux » pour vaincre le chef conservateur Pierre Poilievre et restaurer une économie inclusive.
Un héritage contrasté
La décision de Justin Trudeau a suscité des réactions mitigées au sein de la classe politique canadienne. Certains louent son héritage de premier ministre qui a rendu le Canada plus inclusif et a promu des politiques progressistes, notamment en matière de changement climatique et de réconciliation avec les peuples autochtones. D’autres, en revanche, critiquent sa gestion de la dette publique et des relations économiques avec les provinces de l’Ouest.
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a salué l’amitié et la coopération de Justin Trudeau avec les États-Unis, soulignant les accomplissements conjoints au cours de ses neuf années au pouvoir. De son côté, la sénatrice américaine Jeanne Shaheen a exprimé sa gratitude pour le rôle de M. Trudeau dans le renforcement des relations bilatérales, notamment dans le cadre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique.
Une priorité pour le Nord canadien
L’ancien sénateur du Nunavut, Dennis Patterson, a salué l’engagement de Justin Trudeau envers les territoires du Nord. Il a cité l’accord historique sur le transfert des droits sur les terres publiques et les ressources au Nunavut comme un exemple de cet engagement.
Un appel aux urnes
Dans le sillage de cette démission, les appels aux élections générales se multiplient. Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, a plaidé pour qu’un nouveau mandat émanant directement de la population soit confié au prochain premier ministre. Cette demande résonne également au sein des autres partis d’opposition.
Avec son départ, Justin Trudeau laisse derrière lui un héritage politique qui continuera de susciter débats sur sa place dans l’histoire du Canada. Son successeur devra non seulement relever les défis internes du Parti libéral, mais aussi naviguer dans un contexte politique polarisé et des attentes économiques élevées.