Le secteur du commerce en ligne au Canada est secoué par une annonce majeure. Amazon, le géant américain de l’e-commerce, a décidé de fermer tous ses entrepôts au Québec dans les deux prochains mois. Une mesure radicale qui entraînera la suppression de près de 2.000 emplois, entre salariés permanents et saisonniers, provoquant un véritable séisme social dans la province.
Une réorganisation qui redessine la logistique
Amazon justifie cette décision par un « examen approfondi » de ses activités logistiques au Québec. La multinationale prévoit de revenir à un modèle de livraison externalisée, en s’appuyant sur des entreprises locales de transport pour acheminer les commandes. À l’avenir, les articles commandés par les Québécois seront préparés dans d’autres entrepôts Amazon au Canada avant d’être livrés par des prestataires tiers.
Ce modèle n’est pas inédit. Jusqu’en 2020, Amazon utilisait déjà cette approche dans la Belle Province avant d’établir ses propres centres de distribution. Cependant, cette restructuration, bien qu’orientée vers la réduction des coûts à long terme, aura des impacts sociaux considérables pour les 1.500 employés permanents et les 250 travailleurs saisonniers concernés.
Une décision qui attise la colère syndicale
La décision d’Amazon a immédiatement suscité la colère des syndicats, particulièrement celui représentant les employés de l’entrepôt de Montréal, le premier site Amazon syndiqué au Canada. Cet entrepôt, accrédité en mai 2024, fait partie des sept centres voués à la fermeture.
Pour Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), cette décision est « scandaleuse » et reflète une stratégie visant à contrer la syndicalisation des travailleurs. « Il ne fait aucun doute que les fermetures annoncées relèvent d’une campagne antisyndicale », déclare-t-elle.
Face aux accusations, Amazon affirme que la restructuration n’a aucun lien avec les efforts syndicaux. L’entreprise assure que les employés saisonniers recevront leurs salaires jusqu’à la fin de leur contrat et que les permanents bénéficieront de 14 semaines de salaire, ainsi que d’autres compensations.
Un tournant pour le commerce en ligne au Québec
Au-delà de l’impact social immédiat, cette décision soulève des interrogations sur l’avenir du commerce électronique dans la province. La stratégie d’Amazon ouvre-t-elle des opportunités pour les entreprises locales ou traduit-elle un ralentissement global de l’e-commerce dans la région ?
Pour les milliers de familles affectées, les prochains mois seront déterminants. Si certaines pourraient se tourner vers des initiatives locales ou des programmes de reconversion, d’autres devront faire face aux défis d’un marché de l’emploi déjà fragile.
Entre inquiétudes et espoirs, cette restructuration pourrait bien marquer un tournant pour l’économie numérique au Québec. Une page se tourne, mais l’histoire du commerce électronique dans la province est loin d’être terminée.
