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Cameroun : les accusations de financement du terrorisme et tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat pèsent sur Alice Nkom 

Après une plainte déposée en fin d’année derniere contre Me Alice Nkom par l’Observatoire du développement sociétal ( ODS) un organisme de la société civile, elle est attendue le 14 janvier prochain, au service central des recherches judiciaires de la gendarmerie à Douala pour « besoin d’enquête », comme le mentionne la convocation qu’elle a reçue par voie d’huissier ce 2 janvier.

Lilian Koulou Engoulou, le coordonnateur général de l’ODS, accuse l’avocate camerounaise de tentative d’atteinte à la sûreté de l’État, de financement du terrorisme et de financement de bandes armées.

L’ODS affirme qu’en juillet 2019, Me Alice Nkom a réuni des fonds colossaux pour s’opposer au régime du président Paul Biya lors du troisième forum du Cameroon Patriotic Diaspora (CPD), qui s’est tenu à Munich en Allemagne. La presse camerounaise avait rapporté qu’en plus de l’avocate, des personnalités politiques comme Edith Kah Walla, leader du Cameroon People Party (CPP), parti d’opposition, avaient aussi pris part à ce forum du CPD, qui demandait le départ du régime de Paul Biya.

L’ODS indique que l’avocate a prévu d’appeler les Camerounais à descendre dans la rue pour évincer le pouvoir actuel. En plus de cette accusation de tentative d’atteinte à la sûreté de l’État, l’ODS croit savoir que Me Alice Nkom fait partie des personnes qui financent les groupes séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso). Ces derniers ont pris les armes pour combattre le pouvoir central de Yaoundé afin de créer un État indépendant dans le Noso.

Sur son compte Facebook, l’avocate a réagi à la plainte d’une association dont « j’ignore tout : son existence, ses dirigeants, la date de sa création, ou même son récépissé ». Et de poursuivre : « si la rapidité de la réponse à cette plainte pouvait être la même pour tous nos services publics… Santé, eau, électricité, routes, emplois… Les enfants surtout, n’oubliez pas de vous inscrire sur les listes électorales ».

Cette nouvelle affaire s’inscrit dans la continuité des tensions opposantes Me Alice Nkom, avocate de renom, au ministère de l’Administration territoriale (Minat). Au cœur du litige, la décision prise par l’avocat de briser les scellés appliqués sur les locaux du Réseau des défenseurs des droits de l’Homme en Afrique centrale (Redhac). Ces scellés avaient été posés à la suite d’une suspension provisoire des activités du Redhac ordonnée par Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale.

En réponse à cet acte, Me Alice Nkom a été convoquée à deux reprises par le préfet du département du Wouri (Douala) en décembre dernier, mais elle a décliné ces convocations. La juriste, qui occupe également le poste de présidente du conseil d’administration du Redhac, a demandé un rapport pour répondre à cette convocation le 10 janvier prochain.

Cette démarche administrative vise à lui reprocher d’avoir brisé les scellés apposés sur le siège du Redhac, un acte qu’elle semble assumer pleinement dans un contexte de défense des droits de l’Homme.

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