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Cameroun :  » L’année 2025 qui commence, s’annonce pleine de défis », Paul Biya 

Ce mardi 31 décembre 2024, le président de la République du Cameroun a adressé son traditionnel message à la nation. Ce discours qui a duré une trentaine de minutes a été l’occasion pour Paul Biya de faire le tour de la situation nationale et de dégager les perspectives pour l’année électorale 2025. Voici l’intégralité de son discours.

Camerounaises, Camerounais,

Mes chers compatriotes,

Il y a quelques années, j’avais indiqué que le septennat en cours devait être décisif, dans la mesure où il permettrait à notre pays de poursuivre résolument sa marche vers l’émergence.

J’avais précisé que cet objectif devait être érigé en véritable « cause nationale », notamment à travers notre engagement collectif à rétablir la sécurité, à conforter notre croissance économique et à améliorer sensiblement les conditions de vie des Camerounais.

Un regard rétrospectif sur les années qui se sont écoulées depuis lors, permet de constater que des avancées considérables ont été accomplies dans chacun de ces domaines.

La sécurité, condition essentielle du progrès économique et social, a été et reste au centre de nos priorités.

Grâce à l’action conjuguée de nos forces de défense et de police, des autorités administratives et des populations, notre pays est resté stable, malgré un environnement international particulièrement troublé.

Certes, quelques-unes de nos localités demeurent confrontées aux attaques lâches des groupes terroristes et à la grande criminalité. Je puis cependant vous assurer que tout est mis en œuvre pour assurer une paix durable sur toute l’étendue de notre territoire.

La criminalité dans nos centres urbains et dans nos zones rurales est combattue vigoureusement par les forces de maintien de l’ordre, à qui je souhaite adresser ici tous mes encouragements.

Je me réjouis tout particulièrement des progrès enregistrés dans le combat contre le groupe terroriste Boko Haram. Les opérations menées ces dernières années par nos forces armées, dans la région de l’Extrême-Nord, ont permis de réduire fortement les capacités de nuisance de ces terroristes, qui en sont maintenant réduits à ne s’attaquer qu’à des civils innocents.

J’observe par ailleurs que le processus de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest progresse, en dépit des atrocités commises par quelques bandes armées, qui continuent leurs exactions principalement contre la population civile.

Je ne le dirai jamais assez. La cause séparatiste que ces groupes d’illuminés prétendaient défendre est vouée à l’échec.

Le Cameroun restera un et indivisible. C’est le vœu de l’écrasante majorité de nos compatriotes. C’est l’essence même du mandat qui m’a été confié. Et je n’y faillirai point.

Mes chers compatriotes,

Vous savez combien je suis attaché à l’UNITE NATIONALE, au PROGRES et à la PAIX. Vous êtes témoins des actions que le gouvernement mène, sous mon impulsion, depuis des années, pour mettre un terme à cette crise sécuritaire, qui affecte le développement de ces régions et endeuille de nombreuses familles.

C’est l’occasion pour moi de rappeler aux membres de ces bandes armées, que la Nation leur tend toujours la main.

Je les invite, une fois de plus, à saisir l’offre de paix qui leur a été faite et à déposer les armes. Des centaines de leurs camarades ont déjà rejoint les Centres de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion, et ont été formés à différents métiers, afin de faciliter leur insertion sociale. Le sort de ceux qui persistent dans la criminalité est peu enviable. Ils continueront d’être traqués sans relâche et répondront inéluctablement de leurs forfaits.

Mes chers compatriotes,

La consolidation de la croissance économique de notre pays est désormais une réalité. Le Cameroun est régulièrement apprécié par les instances financières compétentes pour sa résilience, malgré un contexte international particulièrement difficile.

En effet, nous n’avons pas été épargnés, ces dernières années, par une série de chocs exogènes.

La guerre en Europe de l’Est, les conflits au Proche-Orient, la morosité du marché des capitaux et des matières premières, les perturbations climatiques, les tensions inflationnistes et les fluctuations des cours du pétrole, ont ralenti nos perspectives de croissance.

Mais, en dépit de cet environnement difficile, l’économie camerounaise a enregistré un regain d’activité, avec un taux de croissance estimé à 3,8% en 2024, et projeté à 4,1% en 2025.

Les mesures prises pour limiter les comportements spéculatifs et accroître l’offre des produits de première nécessité, ont contribué à réduire l’inflation de 7,4% en 2023, à 5% cette année.

La maitrise de l’inflation devrait se poursuivre en 2025, pour se situer à 4%.

Dans l’optique de réduire le déficit de notre balance commerciale et de garantir notre souveraineté alimentaire, le plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique, que j’ai annoncé l’année dernière, commence à produire des résultats visibles.

Au cours de cette année, 452 tonnes de semences et 12 mille 800 tonnes de farine ont été produites. Par ailleurs, notre répertoire de produits exportés s’étend désormais aux produits industriels, notamment à l’aluminium.

Cette dynamique devrait connaître une accélération en 2025, à la faveur de la réforme de la Société Nationale des Investissements, qui fait de cet organisme un véritable levier stratégique de promotion des investissements productifs au Cameroun.

Le gouvernement a par ailleurs poursuivi les efforts de redressement et de transformation structurelle de notre économie, à travers l’opérationnalisation progressive des zones économiques. Plusieurs initiatives ont été engagées dans ce sens, à l’instar de la zone industrielle intégrée du Port Autonome de Kribi. Celle-ci est dédiée à la transformation des matières premières telles que le cacao, le café et l’hévéa.

S’agissant du cas spécifique du cacao, la politique de promotion de l’excellence qualitative mise en œuvre ces dernières années, a abouti à des niveaux de prix exceptionnels au profit des producteurs.

De même, deux zones économiques spécialisées dans la transformation du bois sont en cours de démarrage à Edéa et à Bertoua. Il en est également du technopole agro-industriel de Ouassa-Babouté par Nkoteng, qui sera consacré à la production et à la transformation des céréales, des tubercules, du lait et de ses dérivés.

Chaque jour qui passe, l’industrialisation de notre pays devient une réalité. L’ouverture, dans la localité de Bipaga à Kribi, de la plus grande usine de production de carreaux en Afrique Centrale, en constitue une preuve supplémentaire, avec à la clé la création de plus de 2500 emplois directs.

Le dynamisme dans le secteur industriel s’est aussi traduit par l’entrée en service d’une sixième cimenterie au Cameroun, entraînant la baisse des prix du ciment.

Il est incontestable que l’essor de ce secteur, constitue la clé de voûte de l’émergence économique à laquelle notre pays aspire légitimement.

Les perspectives de développement du riche potentiel dont nous disposons dans le secteur minier sont, elles aussi, porteuses d’espoir.

Le démarrage de l’exploitation des gisements de fer de Kribi-Lobe, Bipindi-Grand Zambi et Mbalam-Nabeba est imminent. C’est aussi le cas de la bauxite de Minim-Martap, dont la convention d’exploitation a été signée au mois de juillet dernier.

Je suis persuadé par ailleurs que la maîtrise des circuits de commercialisation de nos minerais, va accroître le volume des ressources financières nécessaires à la réalisation de nos projets de développement.

 

Mes chers compatriotes,

Depuis mon accession à la magistrature suprême, l’amélioration des conditions de vie des Camerounaises et des Camerounais n’a jamais cessé d’être au centre de mes préoccupations.

Sous mon impulsion, des efforts significatifs ont été consentis par les pouvoirs publics, afin de garantir à nos populations un accès satisfaisant aux services sociaux de base.

La forte poussée démographique que connaît notre pays a certes pu relativiser l’impact de ces efforts, en raison d’une demande de plus en plus croissante.

C’est pourquoi le gouvernement n’a cessé, sous mon autorité, d’accorder une attention particulière à la réalisation de projets, qui contribuent à rendre meilleur le quotidien de chaque citoyen.

Tel est notamment le cas de la fourniture en énergie électrique, dont l’importance pour le développement des activités économiques et la vie des ménages n’est plus à démontrer.

L’offre en la matière a connu une amélioration substantielle, grâce à l’achèvement, cette année, des travaux de construction de l’usine de pied du barrage de Lom Pangar et à la mise en service du barrage de Nachtigal.

Le volume des investissements dans ce secteur stratégique est appelé à s’accroître, à la faveur de la maturation de plusieurs projets hydroélectriques et photovoltaïques.

Pour ce qui est des zones rurales notamment, la quatrième phase du projet d’électrification de mille localités par l’énergie solaire va se poursuivre. Il en est de même de la construction de 360 centrales solaires, dans les unités administratives non encore électrifiées.

La réalisation de ces projets et le raccordement des réseaux interconnectés sud et nord permettra, à terme, de réduire les délestages et de résorber la fracture énergétique entre les régions méridionales et septentrionales de notre pays.

L’approvisionnement en eau potable constitue également un défi majeur que le gouvernement s’est attelé à relever ces dernières années, avec une détermination louable. La mise en service du projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé, a permis une nette amélioration de la desserte de cette agglomération.

Une campagne de branchement de huit mille ménages au réseau d’eau potable a conséquemment été lancée dans cette ville.

Dans la ville de Douala, les travaux de réhabilitation et d’extension de la station hydraulique de Japoma sont en cours, tandis que les études techniques du méga projet d’adduction en eau potable de cette cité ont été finalisées.

La remise à niveau des stations de production d’eau potable se poursuit dans plusieurs villes secondaires.

Notre ambition est de doter chacune de nos localités d’une eau de qualité, à la mesure des attentes de nos concitoyens.

Dans le même temps, nous allons poursuivre les efforts visant à améliorer l’offre des soins, en renforçant le plateau technique des hôpitaux et en densifiant la carte sanitaire. C’est le sens de la récente mise en service des Centres Hospitaliers Régionaux de Ngaoundéré et de Bertoua.

Dans la perspective d’améliorer les performances du secteur, j’ai décidé de la contractualisation de 9 mille 944 personnels de santé, sur une période de cinq ans. Ce recrutement spécial contribuera sans doute à la réduction du chômage des jeunes diplômés dans le secteur de la santé, en même temps qu’il facilitera substantiellement la prise en charge des malades.

Sur un tout autre plan, le dialogue entre le gouvernement et les organisations syndicales se poursuit, dans le sens de la prise en compte des aspirations et des préoccupations des enseignants.

tous les acteurs. Ils devront veiller à ce que le calme règne avant, pendant et après les élections.

Je suis bien conscient que certains de nos compatriotes continuent d’éprouver des difficultés pour s’inscrire sur les listes électorales, en raison du défaut de cartes nationales d’identité.

Nombre d’entre eux se trouvent également, de leur propre fait, en situation de double identité.

J’ai ordonné les mesures nécessaires pour faire face à cette situation qui devrait être rapidement réglée.

Camerounaises, Camerounais,

L’année 2025 qui commence, s’annonce pleine de défis. Je ne doute pas un seul instant qu’en restant le peuple uni et soudé que nous avons toujours été, nous ne soyons en mesure de les relever.

Oui, mes chers compatriotes, nous saurons, ensemble, comme par le passé, transformer ces défis en opportunités. Et nous continuerons, ensemble, notre marche déterminée vers le progrès, dans la sécurité et la paix.

Je suis particulièrement sensible au soutien massif que vous n’avez cessé de m’apporter toutes ces années. C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais ménagé aucun effort pour répondre à vos aspirations. Votre confiance m’honore et me sert de boussole dans l’action que je mène à la tête de notre cher et beau pays.

Je puis vous assurer que ma détermination à vous servir demeure intacte et se renforce au quotidien, face à l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés.

 

Camerounaises, Camerounais,

 

Mes chers compatriotes,

 

Le moment est maintenant venu de vous souhaiter, à toutes et à tous, une bonne et heureuse année 2025.

 

Vive la République !

 

Vive le Cameroun !

 

Yaoundé, le 31 décembre 2024

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