Initialement attendue dans les services du préfet du Wouri le 16 décembre dernier, la présidente du conseil d’administration (PCA) du Réseau des droits humains en Afrique centrale (Redhac), Me Alice Nkom, est attendue demain, 19 décembre chez Sylyac Marie Mvogo, suite à une convocation administrative.
« Les contraintes calendaires majeures liées à cette journée particulière ayant commandé un glissement de date et vous en avez été à temps avisée, j’ai l’honneur de vous demander de vouloir bien (…) vous présenter le jeudi 19 décembre 2024 à 10 h, à l’effet de nous fournir vos explications sur les actes hautement blâmables », explique le préfet dans une nouvelle convocation adressée à l’avocate.
Sylyac Marie Mvogo précise que « la convocation en cause, revêt un caractère unipersonnel et ne saurait servir de prétexte, ni prêter le flanc à quelque mouvement de masse, ni tentative de récupération pernicieuse ». Malgré la mise en garde du préfet, des membres du Redhac promettent de manifester jeudi sur l’esplanade de la préfecture de Douala pour désapprouver la convocation de Me Alice Nkom. Il convient de rappeler qu’à la suite d’une double convocation de l’avocat, une manifestation dénommée « Lundi en noir », projetée pour le 16 décembre, avait été interdite par l’autorité administrative.
Me Alice Nkom est convoquée pour avoir brisé, le 9 décembre dernier, les scellés apposés au siège du Redhac, après la suspension des activités de cette ONG, qui milite pour la protection des droits de l’Homme, par les autorités. Le 6 décembre, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, a suspendu cette organisation pour une durée de trois mois, invoquant des « financements illicites et exorbitants en inadéquation avec le profil de l’activité » ainsi que des « activités de nature à porter atteinte à l’intégrité du système financier national ».