Interview

ARMAND NGAKETCHA: ‘’LA CCCA SERT DE PASSERELLE ENTRE DES GENS D’AFFAIRES CANADIENS ET DES GENS D’AFFAIRES BASÉS EN AFRIQUE ‘’

La Chambre de Commerce Canada Afrique(CCCA) vient de voir le jour au Canada et affiche de grandes ambitions. Son président ARMAND NGAKETCHA, évoque les motivations de la création de cette organisation et présente son plan d’action , sa vision , ainsi que son regard sur les nouveaux enjeux de la coopération économique entre le CANADA et l’Afrique. Lire l’interview menée par Jean Solaire KUETE.

JSK: Vous êtes le promoteur de la CCCA. Pouvez-vous nous présenter cette chambre?

Tout d’abord, je vous remercie de m’associer comme personne de référence pour votre média qui s’affirme dorénavant comme l’un des plus importants sur la scène canadienne. L’initiative de la Chambre de Commerce Canada Afrique (La CCCA) découle d’une vision partagée entre plusieurs acteurs de l’écosystème des affaires au Canada et soucieux d’une coopération internationale décentrée en direction de l’Afrique principalement. La CCCA sert de passerelle entre des gens d’affaires canadiens et des gens d’affaires basés en Afrique. Elle construit des ponts qui permettent aux entreprises canadiennes de s’exporter en Afrique et des entrepreneurs/investisseurs africains à conquérir des parts de marché au Canada.

JSK: Qu’est ce qui a motivé la création de cette chambre de commerce..?

Armand NGAKETCHA: Nous sommes partis du constat que plus de 75% du commerce international canadien se fait uniquement en Amérique du Nord avec les USA et le Mexique, en Amérique latine et dans une certaine mesure avec l’Europe. L’Afrique, qu’on le veuille ou pas, est le marché d’aujourd’hui. Tous les signaux de croissance continue ou de nouvelles débouchées économiques pointent vers le continent africain. Luc Rigouzzo affirme d’ailleurs que c’est la « nouvelle frontière pour la croissance mondiale » avec 3% de croissance par an et un eldorado de consommateur avec une moyenne de 500 millions à 1,5 milliards de consommateurs. La Chambre de Commerce Canada Afrique (La CCCA) a été créé pour accompagner le Gouvernement Fédéral vers sa nouvelle dynamique pour la coopération internationale avec les pays d’Afrique, notamment sur les deux piliers principaux que sont le commerce et l’investissement. Si elle existe depuis 2015, elle a été réactivée seulement en 2024 avec une nouvelle vision.

JSK: Qui sont membres ?

Armand NGAKETCHA: Les membres de la CCCA sont des entreprises légalement constituées au Canada ou dans un pays d’Afrique où elle est officiellement représentée par un Délégué Pays. Nous admettons également des travailleurs autonomes, des institutions qui sont basés de part et d’autres du Canada et en Afrique.

JSK: Quel est votre plan d’action pour la première année d’existence ?

Armand NGAKETCHA: Pour le première année de la nouvelle vision de la CCCA, notre priorité est de renforcer les enjeux de coopération économique qui existent déjà entre le Canada et les pays africain, notamment le commerce international et les investissements. Pour y parvenir, nous nous sommes donnés pour objectif d’attirer des investisseurs africains à travers le Programme du Repreneuriat au Québec ; à mettre en place une panoplie de programme d’effet pygmalion pour nos membres ; d’organiser des événements /salons d’affaires très spécifiques à des secteurs à fort potentiel commercial. Nous misons également sur la coopération économique intermunicipale à travers des programmes comme l’internationalisation des municipalités canadiennes et le renforcement de la gouvernance des collectivités territoriales décentralisées africaines.

JSK: En quoi est ce que votre organisation est elle intéressante pour l’Afrique et le Canada respectivement?

Armand NGAKETCHA: Pour l’Afrique elle est un moyen par excellence pour entrer sur le marché économique canadien et nord-américain. Pour le Canada, elle est une est un couloir d’expertise, de veille et d’opportunité, pour engager le développement économique des entreprises canadiennes et les investissements canadiens.

JSK:Quelles cibles vise votre organisation en Afrique ?

Armand NGAKETCHA: En Afrique, nous travaillons principalement avec des entreprises privées et publiques dans différents secteurs d’activité. Nous collaborons intensivement avec les Chambres de Commerce africaines et les Patronats. Notre troisième palier de collaboration est avec les institutions gouvermentales.

JSK: Vous vous illustrez depuis quelques années par des conférences sur le repreneuriat, pourquoi donner vous tant d’importance à ce concept ?

Armand NGAKETCHA: Le Repreneuriat est une alternative à l’entrepreneuriat et un excellent programme d’investissement sûr, rentable et moins risqué. Nous nous sommes d’ailleurs fait porte-parole du repreneuriat en Afrique parce que c’est une opportunité pour des investisseurs africains d’entrer au Canada par la grande porte et y créer une dynamique d’affaire prospère.

JSK:Comment pensez vous que la diaspora africaine peut elle impacter le continent noir aujourd’hui?

Armand NGAKETCHA: Elle doit impérativement se tourner vers des investissements sécurisés en Afrique ; créer des industries ; apporter le savoir-faire appris et les expertises acquises ; elle doit mentalement briser les frontières géographiques ; se décentrer du chauvinisme économique national pour un chauvinisme économique panafricain ; car la ZLECAF pourra être la moyen qui rendra possible se changement de mindset.

 

Jean Solaire KUETE

Journaliste, consultant en communication et marketing du territoire

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