Une nouvelle fois, le Cameroun a été victime d’une catastrophe naturelle causée par un éboulement de terrain à la falaise de Dschang, dans l’ouest du pays. Retour sur les circonstances d’une tragédie dans laquelle une jeune femme a perdu sa mère et sa grand-mère.
Mardi dernier, aux environs de 10 h, dans l’ouest du Cameroun, les populations ont assisté à une scène inhabituelle : les amas de terre d’une montagne ont soudainement commencé à s’effondrer. Une tragédie qui a ému l’ensemble du pays, face aux victimes qu’elle a engendrées.
D’après Awa Fonka Augustine, le gouverneur de la région de l’Ouest, un premier éboulement s’est produit, coupant la circulation sur l’axe principal reliant la ville universitaire de Dschang à la capitale économique, Douala. Puis, une seconde chute de terre, de plus grande ampleur, s’est abattue sur les engins mobilisés par la Délégation Régionale des Travaux Publics de l’Ouest et la mairie de Dschang pour les travaux d’urgence en vue de dégager la chaussée. Le premier bilan gouvernemental annonce au moins quatre morts.
Nadine Flore, une Camerounaise d’une trentaine d’années, a vu sa mère et sa grand-mère ensevelies sous la terre. Un double choc qu’elle raconte en larmes : « J’ai perdu ma mère et ma grand-mère en même temps ! Ma mère est allée au champ avec sa mère. À 18 h, on nous a dit qu’on ne les retrouvait pas, qu’elles étaient là-bas, dans les décombres. » Une situation dramatique, dans laquelle plusieurs autres personnes vivant dans les environs craignent de se retrouver, comme Nadine, parmi les victimes.
Grégoire Tadjouning, un homme d’une cinquantaine d’années, s’est également rendu sur les lieux de l’éboulement, priant pour sa sœur et son neveu, qui travaillaient dans les environs. « Ma sœur était au champ avec son premier fils. On m’a appelé à minuit pour me dire qu’ils étaient introuvables. Jusqu’ici, on ne les retrouve pas. Je m’inquiète. Quand vous voyez toute cette terre, vous vous demandez avec quoi on va l’enlever ? » s’interroge-t-il. Comme lui, des dizaines de personnes espéraient que les éléments du service des sapeurs-pompiers, mobilisés pour les recherches, retrouveraient leurs proches parmi les survivants.
Arrivé sur les lieux le mercredi 6 novembre, Emmanuel Ngannou Djoumessi, ministre des Travaux Publics, s’est dit préoccupé. Il a annoncé la réalisation d’études géothermiques afin de mesurer l’ampleur des dégâts. Selon le ministre, ces effondrements risquent de se poursuivre, et il sera désormais nécessaire de trouver un nouvel itinéraire, en fonction des observations aériennes à venir.